21/10/2016

Se déplacer en marchant

Il s'agit de se déplacer en marchant, avec l'aide d'un matériel (canne, cadre de marche, déambulateur, rollator...) selon vos besoins.

Rien ne vous empêche de cumuler les aides à la marche selon l'utilisation que vous voulez en faire et le lieu, le moment auquel vous l'utilisez. Pensez à l'encombrement  (passer dans les portes ou les couloirs, place prise lorsque vous ne l'utiliserez pas) et à la manipulation de ces aides qui peuvent être pliables.

Attention, l'utilisation d'une aide à la marche ne doit pas être un risque de chute supplémentaire. Entretenez votre aide et optimisez la.

Optimiser son fauteuil roulant manuel

Afin de vous déplacer avec plus de facilité, vous pouvez optimiser votre fauteuil roulant manuel en fonction de l'utilisation que vous en avez, du terrain sur lequel vous roulez, etc.

Par exemple :

  • Si vous roulez en terrain non plat, vous pouvez vous procurer une 3e roue pour une meilleure conduite, ou des roues avec pneumatiques adaptés aux terrains accidentés.
  • Si vous roulez sur du sable ou de la neige, des roues spécifiques ou accessoires peuvent être installés.
  • Des accessoires peuvent être fixés sur votre fauteuil : bras articulé pour tenir canne/parapluie ou simple accroche-canne, tablettes de différentes tailles, accoudoirs spécifiques, ceintures de maintien ou de sécurité, dispositifs pour permettre de porter ou transporter des objets…

Veillez à votre bonne installation au préalable. Pensez à vous équiper d'une tenue adaptée à la météo ; coupe-vent, imperméable, cape, poncho…

Cumul ASS + AAH : c'est fini dès le 1er janvier 2017 ?

Certains demandeurs d'emploi de longue durée en situation de handicap cumulent l'ASS (allocation de solidarité spécifique versée aux personnes ayant épuisé leurs droits aux indemnités chômage qui sont en recherche effective d'emploi, d'un montant maximum de 488,10 euros par mois) et l'AAH (allocation aux adultes handicapés, d'un montant maximum de 808,45 euros par mois). L'ASS est en effet attribuée sous conditions de ressources mais l'AAH n'est pas pris en compte comme telles. Ce cumul peut alors atteindre 1 296 euros par mois. En 2017, la CNAF estime à 35 000 le nombre de personnes concernées.

Une « situation non souhaitée »

C'est ce qu'a mis en lumière le rapport du député Christophe Sirugue. Selon le projet de loi de finances 2017, cette « situation non souhaitée » et « qui pose un problème d'équité entre allocataires », « qui conduit une personne sans activité à percevoir des montants supérieurs à ceux d'un salarié au SMIC à temps plein, doit être revue ». En page 257, ce PLF (en lien ci-dessous), rendu public le 30 septembre 2016, clarifie les règles d'éligibilité à ces deux allocations et « vise à prohiber ces situations de cumul pour l'avenir ». Afin de« garantir la meilleure protection possible aux personnes handicapées », il prévoit de conserver le bénéfice de l'AAH, dont le montant est plus favorable que celui de l'ASS dans la majorité des situations (familiales, professionnelles). Un allocataire de l'ASS peut demander à bénéficier de l'AAH mais une fin de droit à l'ASS sera alors prononcée dès qu'il l'aura obtenue -le versement de l'ASS sera néanmoins maintenu durant toute la durée d'instruction du dossier-.

Encore 10 ans pour les bénéficiaires actuels

Ces modalités devraient être applicables au 1er janvier 2017 pour les nouveaux demandeurs et bénéficiaires de l'ASS ou de l'AAH. Néanmoins, afin de ne pas remettre en cause les situations actuelles, tous les allocataires ayant obtenu droit à ce cumul avant le 31 décembre 2016 pourront continuer à en bénéficier pendant encore dix ans, à condition que les conditions d'éligibilité à ces deux allocations demeurent remplies. La mesure proposée doit générer des économies sur les demandes d'ASS évaluées à 32,5 millions d'euros en 2017 et jusqu'à 152,7 en 2022. Un décret en Conseil d'État ainsi qu'un décret simple seront nécessaires pour son application.

Des mesures en faveur de l'emploi ?

Le rapport Sirugue affirme, par ailleurs, « qu'il n'est pas avéré que l'accompagnement dispensé à ce public soit approprié et de nature à faciliter son insertion sociale et professionnelle ». Or c'est pourtant l'objectif de l'ASS qui doit, en principe, être assortie d'incitations à la reprise d'activité. Pour pallier cette carence, le PLF prévoit une mise en œuvre spécifique : l'élaboration d'un plan d'action au profit des travailleurs handicapés en situation de chômage de très longue durée, afin de déterminer une stratégie adaptée à leur accompagnement. Il doit faire suite à des travaux menés par l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Enfin, des mesures complémentaires, recommandées par Christophe Sirugue dans le cadre de son récent rapport, seront mises en œuvre : déploiement de la démarche « facile à lire et à comprendre », réexamen du rôle de l'État vis-à-vis des MDPH, attention renforcée aux modalités d'attribution de l'AAH…

©  Franz Pfluegl/Fotolia

08/10/2016

Aide à domicile, bonnes nouvelles mais peut mieux faire !

Le Gouvernement a dévoilé le 9 septembre 2016 une mesure fiscale qui vise à étendre à l'ensemble des citoyens, qu'ils soient imposables ou non, le crédit d'impôt de 50% des dépenses au titre des services à la personne (notamment handicapée). Cette mesure, qui devrait coûter un milliard d'euros par an dès 2018 et être effective sur les impôts payés en 2018, pourrait permettre de créer 30 000 emplois en équivalent temps plein dans le secteur. Au total, elle bénéficiera à « 1,3 million de ménages » et « permettra une baisse du reste à charge sur les dépenses de service à la personne de l'ordre de 20% en moyenne », selon le dossier de presse du Gouvernement.

Crédit d'impôt pour tous

Jusqu'à maintenant, seuls les particuliers employeurs eux-mêmes actifs, qu'ils soient salariés ou à la recherche d'un emploi, avaient droit à ce crédit d'impôt remboursable. Les autres, inactifs, et notamment les retraités et personnes handicapées, pouvaient uniquement demander une réduction d'impôt. Or nombre d'entre eux n'étant pas imposables, ce dispositif ne leur était donc d'aucun secours. Désormais, tous les particuliers employeurs pourront y prétendre ; ils recevront alors la somme due soit par chèque de l'Etat soit par virement bancaire. Un geste important puisque le fisc rend ainsi à l'employeur la moitié du montant qu'il a dépensé pour payer son employé (salaires et charges). Le hic, c'est l'avance de trésorerie puisque ce dispositif suppose de devoir attendre au minimum un an entre le moment où les dépenses sont engagées et celui où le crédit d'impôt est versé.

Lutter contre le travail illégal

Le même jour, Myriam El Khomri (ministre du Travail) et Christian Eckert (secrétaire d'Etat auprès du ministre des Finances) signaient par ailleurs avec les partenaires sociaux une convention inédite pour lutter contre le travail dissimulé dans le secteur de l'emploi à domicile entre particuliers, devant permettre de mieux informer et sensibiliser les employeurs à l'importance de ne pas recourir au travail dissimulé. Grâce aux exonérations sociales et fiscales mises en place par le Gouvernement, il revient dès lors moins cher de déclarer un salarié que de ne pas le faire. Ainsi, par exemple, l'employeur qui verse un salaire net de 10 euros ne supporterait, après application des exonérations sociales et fiscales, qu'un coût réel à peine supérieur à 8 euros.

Bémol des associations de personnes handicapées

Deux bonnes nouvelles pour « booster l'emploi à domicile », se félicite la Fepem (Fédération des particuliers employeurs de France). Selon elle, « ces deux mesures installent durablement les conditions du doublement du secteur dans les dix prochaines années, pour répondre aux besoins du quotidien des Français. » L'emploi à domicile, qui avait reculé depuis 2012 en nombre d'heures déclarées est d'ailleurs reparti à la hausse au premier trimestre 2016. Mais certaines associations réunies au sein du Comité d'entente des associations représentatives de personnes handicapées) mettent néanmoins leur bémol, et avaient déjà alerté le Gouvernement dès janvier 2016. C'est notamment le cas de l'Unapei qui demande que les aides humaines dont a besoin la personne handicapée puissent être entièrement solvabilisée par une hausse du montant de la Prestation de compensation du handicap (PCH). Les restes à charge (la PCH ne couvrant pas l'intégralité des dépenses) sont parfois si importants que certaines se voient dans la situation d'y renoncer faute de pouvoir les financer immédiatement. La plupart d'entre elles vivent largement en dessous du seuil de pauvreté.« Rétablir une équité entre ménages imposables et non imposables, est une bonne chose, selon Christel Prado, présidente de l'Unapei, mais prendre en compte les besoins de tous les citoyens en appliquant la loi c'est encore mieux. »

Et pour les aidants familiaux ?

Une autre revendication est sur la table. Aujourd'hui, les aidants familiaux sont les principaux intervenants qui assurent la prise en charge de leur proche en situation de handicap. Par choix pour certains, par obligation pour d'autres lorsque leurs moyens financiers ne leur permettent pas de faire appel à une aide extérieure. Leur indemnisation en PCH aide humaine s'élève alors de 3,70 à 5,54 euros de l'heure (selon que l'aidant a cessé son activité professionnelle ou pas) pour une durée limitée à 6 heures par jour (plus éventuellement sur dérogation), contre de 13,61 à 17,77 euros pour un prestataire extérieur (en emploi direct ou service prestataire) (tarifs depuis le 1er avril 2016).

Une imposition incompréhensible

Or, ce montant est aujourd'hui imposable. Selon l'Unapei, « cette imposition est incompréhensible et vécue comme une humiliation supplémentaire par les familles. »Elle en demande le retrait et appelle une nouvelle fois le président de la République à engager « un réel débat sur la compensation du handicap et des ressources des personnes handicapées ». Le chef de l'Etat s'y était engagé, à l'été 2014, à l'Elysée, devant l'ensemble des associations représentatives du secteur. Selon l'Unapei, il devient urgent de « répondre aux besoins vitaux des personnes handicapées ».L'association dit ne pas vouloir se contenter de cette « sucette fiscale qui a des airs de mesure de précampagne ».

01/09/2016

aide humaine et modèles explicatifs du handicap

Il n'existe pas de définition unique du handicap, c'est un concept en évolution. Un consensus scientifique se forme toutefois pour dire que le handicap n'est pas une qualité intrinsèque de la personne liée à une déficience, mais qu'il est le résultat de la rencontre entre la personne qui présente une ou plusieurs déficiences et un environnement physique et social inadapté.

Le standard adopté en 2001 par l'organisation mondiale de la santé (OMS) est celui de la classification du fonctionnement, du handicap et de la santé (CIF). Il existe un autre modèle intéressant : le processus de production du handicap (PPH).

Dans le cadre de la CIF, l'aide humaine est un des facteurs environnementaux pouvant faciliter ou faire obstacle à la réalisation des activités et la participation sociale. En effet par exemple, une aide humaine attentive à vos souhaits et formée à la préservation de votre autonomie, facilitera plus probablement votre liberté à faire vos propres choix, qu'une aide trop paternaliste ou condescendante qui limitera vraisemblablement cette liberté.

En utilisant la CIF, nous pouvons lister les acteurs que recouvre la notion d'aide humaine ainsi que les activités dans lesquelles ils peuvent être facilitateur ou obstacle.