20/11/2015

HANDIPOTINS : une BD pour sensibiliser

Lancée par OPCALIA et l’AGEFIPH (Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées), Handipotins est le titre d’une bande dessinée dont le but est de sensibiliser à l’intégration des personnes en situations de handicap en entreprise. Opcalia, depuis plus d’une dizaine d’années, met en place de multiples actions en faveur de l’intégration et du maintien dans l’emploi des salariés en situation de handicap.

BDHandipotins

Cette année, à l’occasion de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées du 16 au 22 Novembre 2015, Opcalia a choisi un support original qu’est la bande dessinée. Illustré par Michel Michel Szlazak, cet ouvrage a sélectionné l’humour pour mettre en avant des thèmes tels que le recrutement des personnes en situation de handicap, les stéréotypes, les différents handicaps, les stratégies de contournement… Je vous invite vivement à lire cette BD.

Lien vers la BD consultable gratuitement :

http://www.opcalia.com/flipbook/BD-handicap/index.html

Source : www.opcalia.fr

ALEXANDRE JOOS
Ergothérapeute

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19/11/2015

Si notre enfant devait naître handicapé, que ferions-nous ?

Résumé : Si elle naît, Eugénie sera handicapée. Que feriez-vous ? C'est à ce choix que sont confrontés les parents d'Eugénie qui se joue au Théâtre du Rond-Point (Paris) jusqu'au 13 décembre. Une épopée noire, drôle et fantasque... Ça secoue !

Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco, le 

 

Ils font l'amour dans l'arrière-boutique. Sarah veut un enfant. Samuel vend des photocopieuses. Sarah est enceinte mais l'enfant ne reste pas, ne tient pas. Samuel vend ses machines reproductrices haute technologie. Certaines copient idéalement les traits cohérents d'un Mondrian, d'autres copient mieux les tracés imprévisibles d'un Pollock. Et Sarah choisit un prénom pour l'enfant qui, cette fois-ci, s'accroche. Eugénie, comme l'impératrice. Mais Eugénie est imparfaite, poupée tordue, mal foutue. Elle naîtra, si elle naît, handicapée. Sarah et Samuel ont une semaine pour se décider. Garder l'enfant ou non. Tout le monde s'en mêle. Sarah et Samuel sont-ils libres d'enfanter un monstre ?

 

1h35, ça secoue !

1h35 qui vous scotchent au siège. Et si c'était moi ? Les tourments des personnages sont ceux de nombreux futurs parents. Eugénie, pièce qui se joue au Théâtre du Rond-Point, à Paris, jusqu'au 13 décembre 2015, se nourrit de la terrible ambiguïté entre pulsion d'amour et rejet de la différence. Le propos est parfois extrême mais totalement réaliste, et l'écriture d'une grande pertinence, finement ciselée. Le spectateur est secoué de bout en bout par les réactions des personnages : un futur père démissionnaire, une grand-mère ultra féministe qui ne mâche aucun de ses mots ou une mère aveuglée par son désir d'enfant, surnommée « Sainte Sarah de la diversité »… C'est drôle, excessif, totalement délirant, sombre aussi. Cette grossesse chaotique et fantasmée met le spectateur face à ses propres contradictions. La fin, on ne vous la dira pas, est une habile pirouette… Qui soulage, met à l'aise ? Notre conscience s'en sort à bon compte : ouf, ce n'était que du théâtre. « Parfois, explique Estelle Meyer, la comédienne qui incarne à la fois Eugénie et sa grand-mère, on a envie de jeter nos enfants par la fenêtre. Alors on va au théâtre et les comédiens le font pour nous ! ».

Un jeune auteur avec un talent immense

Le jeune auteur de cette pièce, Côme de Bellescize, est soutenu par la mutuelle Malakoff Médéric, convaincue que le théâtre peut aider à réfléchir autrement sur les grandes questions sociétales. Le handicap, il n'y est pas confronté à titre personnel mais la fragilité est un fil conducteur dans son œuvre. Il aborde l'euthanasie dans sa précédente pièce, Amédée, ou encore le sort de lépreux dans Les errants. « Le constat, c'est qu'on vit dans une société où il y a une forme d'aseptisation et de formatage. La figure littéraire du monstre interroge notre bien-pensance et notre bien-portance,explique-t-il. Mes créations font exploser ce monde parfait. » Lorsqu'on lui demande :« Pensez-vous qu'Eugénie doit-vivre », il répond : « Si j'avais la réponse, je n'aurais pas écrit cette pièce ! »

Pratique
Eugénie, de Côme de Bellescize, avec la compagnie Théâtre du Fracas
Théâtre du Rond-Point
2 bis avenue Franklin-Roosevelt (Paris 8)
Salle Jean Tardieu / 1h35
Du 13 novembre au 13 décembre 2015, à 21h et dimanche à 15h30
Relâche les lundis
Puis en tournée jusqu'au 16 février 2015 (dates dans le lien ci-dessous)

© Photo : Antoine Melchior. Illustration : Stéphane Trapier

Une erreur sacrée. Laissez le handicap vous rééduquer (Jean-Baptiste Hibon

Jean-Baptiste Hibon, au travers de son expérience de personne en situation de handicap, mais aussi de professionnel, de psychosociologue et de conférencier, nous interroge sur le dépassement de nos "handicaps" pour nous permettre de devenir meilleur !

Présentation de l'éditeur

Nous avons tous été les meilleurs, au moins une fois dans notre vie, alors pourquoi ne pas continuer sur cette lancée ? Certes, il arrive parfois que l'on tombe sur quelque embûche : une infirmité motrice cérébrale à la
suite d'un accident à la naissance, par exemple. Cela n'a pas arrêté Jean-Baptiste Hibon.

Une erreur sacrée. Laissez le handicap vous rééduquer (Illustration n° 1)


Être handicapé et être le meilleur. Une douce utopie qui nous met mal à l'aise ? Jean-Baptiste Hibon a décidé
de l'accepter et de le montrer au monde. Ce croyant est aujourd'hui un mari et un père comblé, un psychosociologue et un conférencier renommé. Ses conseils forment et accompagnent acteurs du monde médico-social, dirigeants d'entreprise et autres managers RH au sein de grands groupes.


La force de Jean-Baptiste Hibon repose sur le dépassement de la visibilité de son handicap, afin de rejoindre chaque personne dans sa complexité et son humanité. En invitant chacun à découvrir, avec lui, son propre potentiel. Ce potentiel qui fera de chacun de nous le meilleur.


Un livre qui fait du bien. Un livre pour vivre mieux. Un livre pour réapprendre à être soi.

Une erreur sacrée. Laissez le handicap vous rééduquer - Jean-Baptiste Hibon - Éditions du Cerf - Octobre 2015 - 112 pages

 



Prix conseillé : 15 Euros.

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Cher emplacement réservé.

L'action se passe en Belgique, à Bruxelles, mais elle pourrait tout aussi bien se dérouler en France. Les parents d'une fillette née polyhandicapée du fait d'erreurs médicales obtiennent l'installation d'un stationnement réservé devant leur maison, et la vie de la maman bascule à cause de l'occupation indue, presque permanente, de l'emplacement. Elle le surveille, pourchasse et punit des conducteurs inciviques, commet des gaffes, sauve même la vie et l'humanité de son beau-père en faisant enlever sa voiture par la fourrière... Dans un style alerte, Corine Jamar livre dans Emplacement réservé, publié par Le Castor Astral, un récit romancé balançant entre humour, tendresse et révolte d'épisodes de sa vie, dont seuls ceux qui la connaissent démêleront la réalité de la fiction.

 

Image : Corine Jamar © Thomas Dannemark.

"C'est la reprise d'édition d'un roman publié chez Fayard en 2003, explique-t-elle; mais qui n'avait pas rencontré son lectorat à cause d'un lancement hasardeux, présentant l'ouvrage comme étant un recueil de nouvelles. Je l'ai repris en partie et complété d'un prologue." Elle raconte la vie de famille avec Emma, une fillette née polyhandicapée, qui marche peu et mal, ne parle pas, n'est pas propre, pique des crises, un peu comme l'enfant de Corine: "Ma fille est lourdement handicapée, avec des symptômes autistiques. L'emplacement réservé est devant chez moi. On l'a demandé quand ma fille avait quatre ans, en 1997. Il est toujours là, envahi de voitures et de conducteurs inciviques. Je lis souvent ce genre d'histoire sur Facebook."

Cet emplacement réservé va rapidement peser sur la maman, qui veut profiter de ce droit que de nombreux automobilistes piétinent allègrement avec les roues de leur bagnole: un croquemort, des policiers, un mari adultère...

"C'est un prétexte pour parler de tout autre chose. Le rire aide. C'est très symbolique : une voiture stationnée sur l'emplacement réservé nie le handicap de l'enfant, le vécu du quotidien. Le chauffeur incivique ne voit pas cet aspect. Mais on est atteint dans toute la famille, c'est un droit qu'on nous nie."

Les droits, on les retrouve également au fil du récit, telle cette obligation absurde de vérifier chaque année, au moyen d'un scanner effectué sous anesthésie, que les neurones détruits du cerveau de la remuante Emma n'ont pas repoussé, sait-on jamais... "Maintenant qu'elle a 21 ans, son handicap est évident. Dans le roman, je pousse un peu le bouchon de temps en temps, pour faire de l'auto-fiction." Mais ce qui est toujours vrai, c'est qu'un enfant dont le quotient intellectuel n'est pas testable ou inférieur à 80 ne bénéficie pas d'une prise en charge en orthophonie. Corine Jamar a donc payé de sa poche, et continue de le faire, l'orthophoniste qui intervient régulièrement auprès de sa fille : "Elle communique en pointant le doigt sur les lettres d'un clavier en carton. C'est formidable, on peut parler avec elle. Elle a conscience de son handicap, et en souffre. Mais elle n'était pas scolarisable. Elle a son intelligence, mais ne peut suivre une conversation. Pourtant, elle emporte toujours des livres, sans comprendre l'histoire."

Actuellement, Emma est hébergée pendant la semaine dans un lieu de vie située dans les Ardennes belges, à 150 km de ses parents, la pénurie en places adaptées touche également la Belgique : "On fait 600 kilomètres dans le week-end pour aller la chercher puis la ramener. A l'époque où je cherchais une place en établissement spécialisé pour ma fille, je suis tombée sur des établissements belges qui ne voulaient que des Français ! La situation est d'ailleurs plus grave à Bruxelles qu'ailleurs en Belgique, d'autant que le Fédéral laisse le pouvoir provincial se débrouiller. Ma fille a bénéficié d'un budget prioritaire accordé par le Fédéral, qui n'en accorde désormais plus, et veut tous les supprimer, même ceux qui ont été précédemment attribués." Sur ce sujet brûlant en Belgique, Corine Jamar se remémore la déclaration récente d'une ministre flamande membre du parti séparatiste, populiste et xénophobe N-VA, prétendant qu'on ne peut pas donner aux réfugiés et aux handicapés. "Ce ne devrait pas être le rôle des politiques de semer la zizanie", déplore Corine Jamar.

Elle espère que la réédition d'Emplacement réservé aidera les familles confrontées aux difficultés sociales et sociétales que vivent les personnes lourdement handicapées. "Aujourd'hui, on parle davantage du handicap, c'est moins tabou. J'étais un peu frustrée lors de la sortie du roman en 2003, puis je suis passée à autre chose. Mon éditeur actuel l'a retrouvé et m'a proposé de le rééditer. J'ai dû récupérer les droits chez Fayard, mais ça été facile, cet éditeur continuait à l'imprimer à la demande sans m'avoir informé ! Ce livre a quelque chose de salvateur. L'humour est un baume, un moyen de s'en sortir. J'espère que les lecteurs le ressentiront ainsi, pour cet effet consolant."


Image : couverture de 'Emplacement réservé' de Corine Jamar.

Propos recueillis par Laurent Lejard, octobre 2015.


Emplacement réservé, par Corine Jamar, Le Castor Astral éditeur, 15,90€ en librairies.

16:06 Publié dans Livre | Lien permanent | Commentaires (0)

Nino, le fauteuil roulant de demain !

Visuellement, la première chose qui nous vient à l'esprit c'est "Waouh la classe!". Tout d'abord,Ninebot provient de Chine. Il faut savoir que cette compagnie aracheté il y a quelques mois la société américaine Segway. Plus des trois quarts de ce fauteuil sont fabriqués en France, particulièrement dans la région du Nord Pas-de-Calais. L'assemblage s'effectue à Bordeaux. Malgré que ce soit un fauteuil roulant, de par son design et son fonctionnement futuriste le Nino ne renvoie pas une image de handicap. Il utilise la technologie d'auto balancement de la base Ninebot comme système de propulsion. Ce système a été modifié pour convenir à l'usage des personnes handicapées. Il faut savoir toutefois que les utilisateurs doivent posséder une bonne tonicité et stabilité du tronc.

Afin d'utiliser le fauteuil roulant, une clé de démarrage a été conçue. Elle se connecte au fauteuil roulant via un système Bluetooth. Ultra-léger (39kg), le Nino s'emmène partout: dans votre voiture (dossier rabattable), en train et même en avion, grâce à son Fly Case dédié (option). Le Nino est tout chemin. Il est capable de monter une pente de 20%, de franchir un obstacle de 4cm de hauteur et de descendre d'un obstacle de 15cm. Son système permet de gérer la stabilité et les changements de terrain (béton, pelouse...).

Des béquilles situées sous l'assise permettent de rester stable à l'arrêt et de stabiliser le fauteuil lors des transferts. La pose et la dépose des béquilles se font électriquement via une commande située à droite de l'assise de l'utilisateur. Même en pente, les béquilles sont performantes. Cependant, elles doivent être disposées perpendiculairement au sens de la pente.

À l'arrêt, l'auto balancement est désactivé lorsque l'utilisateur déploie les béquilles. Le fauteuil est fourni avec un coussin classique. Il est possible de l'enlever et de le remplacer par son propre coussin anti-escarre sans problème grâce à un système de scratch dont est équipée l'assise . L'utilisation du Nino est très simple : pour avancer, il faut amener son tronc vers l'avant et inversement pour freiner ou reculer. Pour tourner, il suffit d'incliner le guidon vers la direction voulue. Le rayon de braquage est de zéro degré. Le guidon est amovible. Il permet de faciliter les transferts. De plus, ce guidon est équipé d'un tableau de bord lumineux avec un témoin de charge, témoin Bluetooth, etc.

Le fauteuil est équipé d'accoudoirs non escamotables. Cela peut entraîner une gêne lors des transferts. Des protections latérales en mousse au niveau des jambes ont été conçues afin d'éviter les risques de blessures et d'assurer leur maintien ainsi que leur stabilité. Un atout non négligeable de ce fauteuil est son temps de charge très court de 3 heures pour une autonomie de 20 à 38 km selon la batterie équipée. Une application a également été conçue avec ce fauteuil roulant, disponible sur Google Play et l'App Store. Elle informe de la vitesse, de la charge de la batterie, du kilométrage, du temps d'utilisation, etc. Un emplacement sur le guidon permet d'y installer son smartphone. L'application peut également permettre des réglages tels que la vitesse limite et la sensibilité de la rotation.

L'apprentissage dépend de son utilisateur qui peut varier de 5 à 30 minutes. L'important est de gérer son centre de gravité. Il est difficile de s'arrêter net, une légère distance est parcourue entre le basculement du tronc vers l'arrière et l'arrêt complet du fauteuil. Le Nino utilise à merveille cette nouvelle technologie d'auto balancement. Une seconde version du Nino est déjà prévue pour 2016. Notamment afin d'installer des accoudoirs et un repose-pied escamotables. Malgré ce produit de qualité, de nombreuses améliorations sont encore envisageables pour le bien-être de son utilisateur.

Image : Nino.

Points forts : Design, poids, utilisation intuitive.

Points faibles :
Accoudoirs et repose-pieds non escamotables, prix (fût-il compétitif).

Caractéristiques : Dimensions du fauteuil : 59 x 65 x 50 cm. Largeur du dossier : 35 cm. Hauteur du dossier : réglable de 14 à 20 cm. Largeur d'assise : 42 cm. Profondeur d'assise : 39 cm. Hauteur d'assise : 38 à 42 cm. Poids du produit : 39 kg. Poids maximum de l'utilisateur : 100 kg. Couleur : rouge et noir, blanc et bleu. Prix : 6.900,00 € TTC. Garantie 2 ans. Autonomie : 20 à 38 km selon la batterie. Puissance : 2.750 W. Vitesse : 6 ou 9 km/h.


Alexandre Joos, ergothérapeute, septembre 2015.


Note de la rédaction : Selon le fabricant, une quarantaine de Maisons Départementales des Personnes Handicapées accepteraient de prendre en charge le Nino au titre de la Prestation de Compensation du Handicap "charges exceptionnelles" pour un montant maximum de 3.950€. Le fauteuil n'est pas encore homologué par le Centre d'Etudes et de Recherche sur l'Appareillage des Handicapés (CERAH) et ne figure pas sur la liste des Produits et Prestations Remboursables par la Sécurité Sociale actualisée le 10 août 2015.