14/03/2016

Iris, 6 ans, autiste et peintre : un talent hors-norme !

 

Résumé : Iris, 6 ans, est une petite fille autiste qui ne parle pas mais s'exprime à travers ses peintures. Subtiles, elles sont particulièrement prisées par les collectionneurs. Un talent sidérant : il ne lui faut que 2 heures pour achever une toile.

Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco, le 


Une touche impressionniste, terriblement mature, des volutes de couleur qui semblent apaiser le monde... A qui doit-on ces toiles d'une grande élégance ? Une petite fille, à peine âgée de 6 ans, qui a une autre particularité, celle d'être autiste. Elle ne parle pas mais se connecte au monde à travers ses pinceaux. Son talent singulier a fait le tour de la planète.

Deux heures pour achever une toile

Iris Grace Halmshaw, originaire de Leicester, en Angleterre, est la fille de la photographe Arabella Carter-Johnson. Très tôt, dès l'âge de trois ans, elle a développé un don pour la peinture. Depuis, elle n'a jamais cessé. Il ne lui faut que deux heures pour achever une toile. « Son autisme a créé un style que je n'ai jamais vu chez d'autres enfants de son âge, raconte sa maman sur son site internet (en lien ci-dessous). Elle comprend les couleurs et la façon dont elles interagissent entre elles. Son excitation est flagrante quand elle me voit sortir les tubes de peinture, cela la met de bonne humeur à chaque fois.» Le talent précoce d'Iris n'a pas manqué de séduire les collectionneurs privés. Selon une information révélée par le site de The independant,  l'actrice américaine Angelina Jolie aurait même fait l'acquisition de l'une de ses toiles. Le fruit de son talent est dédié à la prise en charge thérapeutique et à l'éducation de la petite fille.

Un chat pour compagnon

Iris a également développé une relation unique avec son chat. Thula est arrivé dans sa vie alors que ses parents, sensibles aux thérapies alternatives, avaient pressenti les bienfaits de la présence d'un animal de compagnie. Il aura fallu plusieurs tentatives, plusieurs échecs, avant que la fillette ne lie une relation forte avec ce main coon angora, au point que, contre toute attente, l'intrépide et loyal félin n'hésite pas à se jeter à l'eau pour nager avec elle dans la piscine familiale. Selon la maman d'Iris, l'animal a pris une place si importante dans sa vie qu'il apparaîtrait discrètement dans les peintures de la fillette. « On aperçoit des faces de chats, des images de chats dans ses tableaux, c'est subtil mais c'est bien là, confie-t-elle. » Arabela relate cette fabuleuse rencontre dans un livre, Remarkable bound. L'histoire d'Iris ne confirme-t-elle pas que l'art-thérapie et la présence animale peuvent ouvrir de nouveaux horizons dans la relation qu'entretiennent les personnes autistes avec le monde ?


Voir la vidéo Iris Grace Painting

17 M de canettes : ces parents " recycleurs " ont du cœur !

 

Résumé : Il se définit comme le " recycleur du cœur ". K Net partage, un collectif de parents, recycle des canettes en métal avec 2 objectifs : épargner la planète et venir en aide aux enfants handicapés. En France, on a décidemment bien des idées...

Par Handicap.fr / Emmanuelle Dal'Secco, le 


Il y avait les « bouchons d'amour » (lire article ci-dessous), il y a maintenant les « recycleurs du cœur ». Comment concilier geste écologique et implication solidaire ? En valorisant nos déchets. Pour proposer toujours plus de confort à leurs enfants handicapés, certaines familles ont parfois de sacrées bonnes idées. C'est le cas de plusieurs parents d'enfants déficients visuels qui ont créé K Net Partage, avec une bande de copains. Une « association de bienfaiteurs » qui a décidé d'aider les enfants atteints de maladies orphelines et porteurs de handicaps, tout en protégeant la planète. Pour cela, elle collecte des canettes de boissons en métal dans toute la France.

120 enfants aidés

Depuis le lancement de cette opération, en 2009, K Net est venu en aide à plus de 120 enfants et adolescents au sein de familles, d'associations, d'institutions médicalisées ou d'établissements scolaires (CLIS ou ULIS), en finançant à la fois du matériel ou des loisirs. Un chien-guide pour Océanie, un stage de voile, un ordinateur à synthèse vocale pour une classe du Var, des séances de thérapie pour Baptiste ou un tricycle pour Yanis. Et pourquoi pas la caution d'un logement social pour une famille de trois enfants sans papa ? A l'étranger, l'association s'engage également dans de nombreuses actions humanitaires.

17 millions de canettes valorisées !

Déjà 17 millions de canettes valorisées ! Le compteur tourne presque en temps réel sur le site. K Net peut s'appuyer sur un réseau de recyclage sur tout le territoire, et même dans les DOM-TOM, afin de valoriser la matière localement et d'éviter ainsi le transport. « Les gens apportent juste leurs sacs de canettes chez les recycleurs proches de chez eux, explique Laurent Gautier, président. » De préférence après les avoir écrasées. Ils sont nombreux à jouer le jeu : entreprises, sites touristiques, campus, municipalités, associations et, bien sûr, particuliers. Grâce à ces gestes, 3 000 tonnes de CO2 n'ont pas été libérées dans l'atmosphère.

Philippe Croizon pour parrain

« Je sais que ça peut paraître particulier comme démarche, poursuit Laurent, mais ça fonctionne très bien. » Avec pour parrain le nageur Philippe Croizon, et une spéciale dédicace du photographe Yann Arthus-Bertrand, l'association a tous les atouts en main pour promouvoir cette action ultra positive. Avec un brin d'humour, ses membres se définissent comme des « miros qui ouvrent les yeux des gens sur la beauté de la planète afin de la préserver pour les générations futures. »

 

10/12/2015

Lucas, 6 ans, reçoit une main en 3D pour Noël

Pour Lucas Abraham, cela ne fait aucun doute: "C'est le plus beau cadeau de Noël au monde". Le petit garçon du Kentucky vient de recevoir une prothèse de la main développée grâce à une imprimante 3D.

L'université de Louisville a conçu trois mains en 3D pour un petit garçon de six ans touché par une malformation. Parmi les trois exemplaires, l'un en plastique, l'autre en cuir, le dernier en câbles, le petit Lucas a eu le droit de choisir ses deux préférés. En quelques minutes d'entraînement avec cette nouvelle prolongation de lui-même, l'enfant savait déjà attraper une balle et la lancer. Immédiatement après avoir reçu ce cadeau hors du commun, il est retourné à l'école et a enfin pu serrer la main de ses camarades. Non sans fierté: "Je trouve mes mains super cool. Je les adore!", se réjouit-il.

Si cette nouvelle aventure commence pour lui, c'est grâce à sa grand-mère. Elle explique que son petit-fils est né avec un handicap de la main droite, qui n'était pas totalement formée. "Je l'ai entendu dans la voiture demander à sa maman s'il recevrait un jour une main de robot", se souvient-elle. Elle décide alors de contacter l'université de Louisville, au cas où. Dans une lettre, elle leur relate le problème de son petit-fils en demandant s'ils sont capables de l'aider en fabriquant quelque chose pour lui.

Le défi a immédiatement intéressé les équipes universitaires qui se sont penchées sur le cas du petit garçon. Quelques mois et quelques mesures plus tard, grâce à une imprimante 3D, des mains robotisées étaient prêtes à l'emploi pour Lucas. Lorsque celui-ci abaisse le poignet, les doigts se plient, tandis que sa main s'ouvre lorsqu'il la relève. En quelques minutes de pratique, il avait déjà assimilé ses premiers nouveaux réflexes sous les regard émerveillés de ses proches et des membres de l'université. La création d'une main comme la sienne ne coûte que 40 à 50 dollars si elle est réalisée via une imprimante 3D. Une prothèse "conventionnelle" correspond quant à elle à un budget de plusieurs milliers d'euros.

 
 

 

03/12/2015

Vanessa François

alpiniste paraplégique, a grimpé "El Capitan" dans le Yosemite à la force des bras

Vanessa François, alpiniste paraplégique, a grimpé El Capitan dans le Yosemite, en Californie, rien qu'à la force des bras. Entourée par Fabien Dugit, Marion Poitevin et Liv Sansoz, Vanessa a réalisé son rêve. Triompher de cette falaise de 600 mètres malgré son handicap.

Vanessa François, 42 ans, née en Belgique, marathonienne, a d'abord travaillé comme infirmière à Lille. "Passionnée de montagne", elle vient ensuite s'installer à Chamonix.

 "Passionnée de montagne", elle vient ensuite s'installer à Chamonix. Vanessa envisage même de devenir guide de haute montagne. Mais en avril 2010, unaccident de montagne la prive de ses jambes. Elle est désormais paraplégique. Qu'à cela ne tienne, Vanessa va maintenant grimper "à la force des bras"!

 

Vanessa en pleine ascension rien qu'à la force des bras © Altitudefilms.fr

© Altitudefilms.fr Vanessa en pleine ascension rien qu'à la force des bras


En octobre dernier, Vanessa s'est attaquée à son rêve, le mythique "El Capitan", son"océan granitique", dans le Yosemite, en Californie. Une falaise de 600 mètres. Vanessa l'entreprend par la voie Zodiac.

La mythique falaise "El Capitan" dans le parc du Yosemite en Californie © Altitudefilms.fr

© Altitudefilms.fr La mythique falaise "El Capitan" dans le parc du Yosemite en Californie


Pour réaliser son rêve, Vanessa s'est entourée de grimpeurs d'exception: Fabien Dugit, Marion Poitevin et Liv Sansoz. Avec eux, elle va s'entraîner comme une folle... de montagne. Vanessa, assise sur une selle de parapente, se hisse, à la force des bras, traction par traction sur une poignée-jumar adaptée. 

Vanessa à l'entraînement

Vanessa à l'entraînement


Pour triompher d'"El Capitan", Vanessa va accomplir 4000 tractions, 30 centimètres par 30 centimètres! Grâce au système de démultiplication, elle tracte un tiers de son poids, soit environ 25 kilos. Vanessa évolue sur les cordes posées par Fabien et Marion qui grimpent en tête.

Vanessa en plein effort sur le flanc d' El Capitan

Vanessa en plein effort sur le flanc d' El Capitan


A 2300 mères d'altitude, Vanessa doit aussi veiller à ne pas se refroidir. Le bas de son corps, immobile, lui fait craindre l'hypothermie. Entre deux longueurs, Vanessa se repose sur un "portaledge" ou tente de paroi, en pleine falaise. 

Vanessa au repos © Altitudefilms.fr

© Altitudefilms.fr Vanessa au repos


Le 16 octobre 2013, en Californie, Vanessa François a triomphé du mythique "El Capitan", après quatre nuits et cinq jours d'ascension, rien qu'à la force des bras! Cette victoire est aussi celle des ses "complices": Fabien, Marion et Liv. 

Fabien Dugit, Marion Poitevin, Liv Sansoz, Vanessa François, victorieux d'El Capitan.

Fabien Dugit, Marion Poitevin, Liv Sansoz, Vanessa François, victorieux d'El Capitan.

 

30/11/2015

AMPUTÉ D’UNE JAMBE, LE POLICIER VÉSULIEN ATTEINT LE SOMMET DU KILIMANDJARO

HAUTE-SAÔNE : AMPUTÉ D’UNE JAMBE, LE POLICIER VÉSULIEN ATTEINT LE SOMMET DU KILIMANDJARO

Amputé d’une jambe après un accident du travail, Christian Scherrer, 53 ans, a fait de son handicap une force. Le policier vésulien a atteint le sommet du Kilimandjaro, en Tanzanie.


 
 

 

«J’ai toujours su que je remarcherais, même lorsque le chirurgien m’a annoncé qu’il allait me couper une jambe ». Après avoir frôlé la mort dans un suraccident de la route, Christian Scherrer a dû se reconstruire avec un membre inférieur gauche amputé au-dessus du genou. À Valenton, dans le Val-de-Marne, le policier vésulien a découvert l’Association sportive handisport du centre de rééducation et appareillage (ASHCRAV), à laquelle il adhère. Sa prothèse provisoire devenue définitive, il est remonté au fil des ans sur des skis, pratique la randonnée, s’est lancé dans la plongée -il est niveau 1-, a effectué des descentes en eaux vives, en canoë ou en rafting. « Ce n’est pas parce qu’on est handicapé qu’on doit se priver de faire du sport » : son message, il l’a porté très haut. « Pour le 30e anniversaire de l’ASHCRAV, un sponsor a proposé de financer un projet pour les handicapés », explique le Vésulien. Une idée un peu folle a été retenue, fin 2014 : monter au sommet du Kilimandjaro ! L’organisation du périple a été confiée à « Odyssée Montagne », une agence de guides de haute montagne spécialiste des expéditions, de l’alpinisme et du trekking.

Après deux stages dans les Alpes et des tests d’effort en hypoxie passés à Bobigny, en Seine-Saint-Denis, Christian Scherrer a été déclaré physiquement apte pour l’aventure qui débute le 3 octobre à l’aéroport de Roissy, transite par Istanbul avant l’atterrissage en Tanzanie. Après une courte nuit, tombe une très mauvaise nouvelle. Le poids des bagages individuels doit être drastiquement réduit, de 30 à 9 kilos. « J’ai dû abandonner ma prothèse de rechange. En cas de panne, c’était fini ». Le groupe de l’ASHCRAV, qui est composé de huit personnes handicapées -fémoral, hémiplégique, amputées d’un tibia-, se présente au pied du point culminant de l’Afrique accompagné d’un médecin, de cinq guides, un Français et quatre Tanzaniens, et de porteurs.

L’ascension s’effectue par la voie Machame, réputée la plus belle. Bananiers et caféiers laissent place à la forêt équatoriale. Mais l’enthousiasme est rapidement douché par le départ précipité de l’orthopédiste, malade et rapatrié sanitaire, et par « trois jours de pluie fine ». Sur le chemin, l’entraide s’affirme pour franchir les plus grosses marches. Des descentes permettent d’éviter le mal de montagne. « Nous devions faire attention aux précipices en raison du chemin glissant ». Les randonneurs longent des bruyères et seneçons géants, traversent successivement steppe, désert de pierres et moraines, direction les glaces sommitales. La fatigue commence à se faire sentir alors que la toilette, plutôt sommaire, se pratique avec des lingettes et une cuvette d’eau chaude.

« Je ne pensais pas qu’on pouvait marcher aussi lentement »

Au 7e jour, le lever est programmé à 3 h. « Marcher de nuit, ce n’est pas facile », reconnaît Christian Scherrer qui est bientôt récompensé de ses efforts. « J’ai assisté, vers 7 h, à un lever de soleil extraordinaire sur le mont Mawensi. Mais il fallait continuer avec des dénivelés difficiles ». Il subit alors « le manque d’air, qui ralentit beaucoup la progression. Je ne pensais pas qu’on pouvait marcher aussi lentement. ».

Parmi les huit représentants de l’ASHCRAV, deux ont abandonné, malgré leur courage, un 3e a été stoppé à quelques encablures du but. Les cinq rescapés atteignent le sommet le 10 octobre à 10 h 45. Photos souvenirs, embrassades à 5.895 mètres d’altitude : la gageure est devenue réalité. « Nous dominons une mer de nuages. On a l’impression que c’est du coton, on a envie de sauter dedans. C’est une étrange sensation », se remémore Christian Scherrer.

« On a mangé des frites à 4.600 mètres d’altitude »

À peine le temps de savourer sa performance que la descente s’amorce, « plus dure physiquement ». Le vent accentue le froid qui transperce les corps. Particulièrement sollicitée, la prothèse haute technologie malmène le moignon, blesse dans les emboîtures. « La pression émotionnelle se relâche mais on ressent la douleur ». Il a perdu cinq kilos, mais « on était bien nourri par un cuistot exceptionnel, vu les conditions de travail. On a mangé des frites à 4.600 mètres ! ».

Après neuf jours de marche, l’exploit est accompli. Avant de reprendre l’avion, Christian Scherrer s’est offert un safari en Tanzanie. L’homme a perdu une jambe, certainement pas le moral et la joie de vivre : « En tant que handicapé, je réalise des choses que je n’aurais jamais imaginé faire lorsque j’étais valide ».

Sylvain MICHEL