15/07/2017

La pauvreté des personnes en situation de handicap pour la première fois à l’Onu

À partir d’aujourd’hui et jusqu’au 19 juillet se tient à l’Onu, à New York, le Forum politique de haut niveau.  Son thème cette année : l’éradication de la pauvreté. Cet objectif de développement durable (ODD) y sera croisé avec d’autres, tous fixés à l’Agenda 2030. 272 organisations ont élaboré une contribution internationale et parmi elles, une seule française : l’Association des Paralysés de France. Pour la première fois, il sera question de la précarité des personnes en situation de handicap. L’APF portera leur voix et défendra leurs droits à ne plus vivre sous le seuil de pauvreté. Explications de Farbod Khansari, Conseiller national Politiques européennes et internationales à l’APF.

« Selon l’OMS, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont en situation de handicap et 80 % d’entre elles vivent dans la pauvreté.» ©Jérôme Deya

Faire Face : Quand on parle de développement durable et de personnes en situation de handicap, de quoi parle-t-on exactement ?
Farbod Khansari : Le développement durable ne se limite pas aux questions environnementales. Il concerne aussi deux autres domaines : l’économie et la société. Parmi les 17 objectifs de développement durable (ODD) devant être atteints d’ici 2030 et sur lesquels les États, dont la France, se sont engagés, plusieurs concernent les personnes en situation de handicap. Exemples : l’éradication de la pauvreté bien sûr mais aussi l’accès à la santé, à une éducation de qualité ou encore à un emploi décent.

Cet Agenda 2030 est une feuille de route partagée par de nombreux États dans le monde pour construire une société durable, solidaire et inclusive. Il faut quand même savoir que selon l’OMS, plus d’un milliard de personnes dans le monde sont en situation de handicap et que 80 % d’entre elles vivent dans la pauvreté !

FF : En quoi un tel événement peut-il faire avancer les politiques publiques en France dans la lutte contre la précarité ?
F.K : La France est membre de l’Onu et a des engagements au niveau international. Les ODD, mais aussi la Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées, représentent des leviers pour dire au gouvernement de mettre ses politiques en conformité avec ses engagements et le pousser à aller plus loin. D’ailleurs, en 2019, la France fera l’objet d’un examen par la Commission des droits de l’Onu sur l’application de cette Convention.

FF : C’est la première fois que l’APF va prendre la parole à l’Onu. Quels sont les enjeux pour l’association ?
F.K : L’augmentation des ressources et la lutte contre la pauvreté des personnes en situation de handicap constituent un combat historique de l’APF. Elle le porte aussi bien au niveau local, régional que national et désormais international. À l’Onu, nous allons présenter notre contribution et nos propositions en matière de lutte contre la pauvreté. Comme la création d’un revenu minimum d’existence pour celles et ceux ne pouvant pas travailler en raison de leur handicap ou de leur maladie.

Nous espérons que ce Forum sera une opportunité pour les États d’affirmer leur volonté de mettre en place des réponses durables pour lutter contre la pauvreté des personnes en situation de handicap. Propos recueillis par Valérie Di Chiappari

Une exposition temporaire sur la mode et le handicap à Paris

 
Chris Ambraisse Boston : ça vous dit forcément quelque chose si vous lisez Faire Face depuis longtemps. Il y a quelques années, un portrait était consacré à ce créateur, précurseur dans le domaine de la mode et du handicap. Sa particularité : imaginer de beaux vêtements du quotidien, adaptés aux personnes en situation de handicap et pouvant aussi être portés par des personnes valides. Et ainsi casser les discriminations.
 
Une collection de ses créations est à découvrir jusqu’au 1er septembre, au premier étage de la Mairie du XVarrondissement de Paris. Alors, si vous ne vous souvenez pas ou si vous ne connaissez pas encore Chris Ambraisse Boston, également fondateur et directeur de l’association Mode & Handicap… c’est possible ! Allez-y. Ou replongez dans Faire Face ou lisez cet articleSignalé par Élise Jeanne
 
À lire sur valgirardin.fr
 
 

Platypus, le catamaran submersible adapté

Innovant, le Platypus est un engin nautique polyvalent et accessible. Il permet de promener ses passagers à la surface de l’eau, comme tout bateau. Mais sa nacelle peut être immergée, transformant la balade en une exploration sous-marine de petite profondeur.

Révolutionnaire, cette embarcation ? Sans aucun doute car elle a la particularité d’être semi-submersible. Le Platypus permet en effet à ses passagers de naviguer indifféremment sur ou… sous l’eau. Ce petit navire (moins de sept mètres) se présente sous la forme d’un catamaran doté d’une nacelle centrale reliée aux flotteurs par des bras basculants.

Ainsi, la nacelle et ses passagers (trois au maximum) peuvent être immergés jusqu’à une profondeur d’un peu moins de deux mètres, le reste de la coque restant en surface avec les moteurs.

Découvrir le principe en vidéo :

Platypus, un concept tourné vers l’accessibilité

En mode plongée, nul besoin de bouteille d’air comprimé sur le dos ou de compétences particulières pour apprécier et découvrir les fonds sous-marins. En effet, la respiration est assurée depuis la nacelle grâce à un compresseur d’air électrique intégré dans les flotteurs. De plus, des masques spéciaux garantissent une respiration facilitée et une communication sous-marine. Ainsi, plonger depuis le Platypus est accessible aux personnes à mobilité réduite. Embarquer à bord aussi d’ailleurs, les dernières adaptations nécessaires étant en passe d’être finalisées. Des équipements conçus en collaboration avec Philippe Streiff, ancien pilote de F1, devenu tétraplégique.

Précisons, enfin, que le poste de pilotage, situé sur l’arrière de la nacelle, donne la possibilité au pilote de manœuvrer l’engin tout en surveillant en permanence ses passagers, qu’ils soient en surface ou sous l’eau. O. Clot-Faybesse

11:05 Publié dans innovation | Lien permanent | Commentaires (0)

tous les labels n’ont pas un intérêt exceptionnel

Deux certifications garantissant l’accessibilité des bâtiments ont été lancées ces derniers mois. Mais ces deux labels n’ont pas grand chose en commun. Si le Label accessibilité semble réellement ambitieux, la Bac permet, elle, de certifier accessibles des bâtiments qui ne le sont pourtant pas !

La Bac pour tous, c’est pour demain ? La certification Bâtiment accessible certifié (Bac), lancée en grande pompe le 8 juin par l’entreprise I.Cert, avec le soutien de la délégation ministérielle à l’accessibilité (voir encadré), a vocation à ratisser large. Elle peut même être attribuée à des établissements recevant du public (ERP) n’étant pas totalement accessibles aux personnes handicapées…

Une concertation sujette à caution

Le principe d’une certification est de garantir que tel bien ou tel service respecte un cahier des charges. Une manière de les valoriser et de donner des gages de qualité aux usagers ou clients. Pour la Bac, 82 critères ont été déterminés par I.Cert, « en concertation avec des usagers, des professionnels et des experts, précise Sophie Real-Lucenay, la chef de projet Bac. Dont les APF (sic !) ». Ce que dément catégoriquement l’APF. « Notre conseiller accessibilité est allé à une réunion pour voir ce dont il s’agissait mais nous ne cautionnons absolument pas ce label Bac, contrairement à ce que laisse entendre I.Cert », insiste Pascal Bureau, administrateur de l’association.

Certains de ces critères vont au-delà des exigences réglementaires. C’est le cas, par exemple, pour les éléments en saillie sur un cheminement accessible, potentiellement dangereux pour les personnes aveugles et malvoyantes (boîte au lettres, panneau de signalisation ou autre). Alors que l‘arrêté du 8 décembre 2014 n’impose un contraste visuel et un rappel tactile au sol qu’au-delà de 15 cm, I.cert a abaissé ce seuil à 10 cm.

Les « besoins réels » plutôt que le respect des normes ?

D’autres, par contre, reprennent simplement les normes fixées par la loi. Mais ces 82 critères ne recouvrent pas l’intégralité des spécifications réglementaires. « L’attribution de Bac ne passe paspar le contrôle exhaustif du respect de la réglementation en vigueur », assume Sophie Real-Lucenay. Autrement dit, un bâtiment ne se conformant pas à toutes les dispositions techniques prévues par la loi mais remplissant les critères d’I.Cert bénéficiera de la Bac.

Le dossier de presse précise d’ailleurs que la « Bac a vu le jour sur l’idée que l’accessibilité va au-delà du cadre réglementaire, en intégrant des dimensions pragmatiques, de qualités d’usage et de bon sens ». Faut-il donc comprendre que le législateur se serait montré trop tatillon sur certains points ? Et que, a contrario, I.Cert garantirait l’adaptation aux « besoins réels » des personnes handicapées ? On peut en douter au vu de la manière dont l’organisme certificateur traite le cas des dérogations légales dont bénéficient certains bâtiments.

Une sonnette s’il n’y a pas de rampe d’accès

Le préfet a en effet le droit d’autoriser le gestionnaire d’un établissement existant à ne pas se conformer à telle ou telle disposition dans les cas prévus par la réglementation (impossibilité technique, coût trop élevé, etc.). « Cette dérogation étant légalement accordée, il n’y a pas de raison que l’établissement ne puisse prétendre à la certification Bac à partir du moment où il respecte nos critères, explique Sophie Real-Lucenay. Il devra toutefois prévoir une solution alternative. Admettons que, pour des raisons techniques, il n’est pas possible de construire une rampe d’accès à l’entrée d’un hôtel. Il faudra alors qu’une sonnette ou un interphone y soit installés, pour qu’un client puisse demander à  un employé de venir l’aider. » Bac ou l’art de certifier accessible un bâtiment qui ne l’est pas…

Viser la qualité d’usage pour tous, handicapés ou pas

Deux mois plus tôt, Certivéa, une filiale du Centre scientifique et technique du bâtiment, avait lancé une autre certification : le Label accessibilité, attribuable à tous types de bâtiments (ERP, habitations…). Un nom réducteur car son champ d’investigation dépasse la seule accessibilité aux personnes handicapées. « Le label vise à favoriser la qualité d’usage du bâtiment par tous ses utilisateurs, qu’ils soient ou non handicapés », précise Patrick Nossent, le président de Certivéa.

Il impose donc des exigences en matière de confort visuel, de sécurité ou bien encore de confort acoustique. « Imposer que les espaces ne soient trop bruyants pour assurer une bonne compréhension des échanges profite à tous », souligne Patrick Nossent.

La même entrée pour tous les usagers

Bien sûr, l’accessibilité proprement dite figure également dans le cahier des charges. « Nous ne nous contentons pas du respect des exigences réglementaires, précise le président de Certivéa. Un établissement bénéficiant d’une dérogation ne pourra prétendre à la certification. Pas plus que celui qui prévoit un accès pour les personnes en fauteuil roulant par une entrée annexe et non pas par l’entrée principale. Nous nous inscrivons dans une approche inclusive et non discriminante. »

« Transformer les contraintes en opportunité. »

Le Label accessibilité se veut donc bien plus ambitieux que la Bac. Forcément, l’obtenir est à priori plus évident pour des bâtiments neufs que pour des bâtiments existants, qui représentent l’essentiel du parc. Mais certains, comme le musée de la Poste, se sont engagés dans cette démarche de qualité. « Il faut transformer les contraintes en opportunité architecturale, résume Patrick Nossent. Si on les intègre dès la conception du projet, on peut éviter les surcoûts tout en donnant naissance à des bâtiments où il fait bon vivre ou travailler. » Franck Seuret

Brigitte Thorin est la déléguée ministérielle à l’accessibilité.

Brigitte Thorin : « Mon rôle n’est pas de noter les labels. »

« Les gestionnaires ou propriétaires de bâtiments qui prétendent à une certification s’engagent dans une démarche qualité, explique Brigitte Thorin, la déléguée ministérielle à l’accessibilité. C’est cette dynamique de progrès qui m’intéresse. Et c’est pour ça que j’apporte mon soutien aux organismes certificateurs qui lancent ces labels. Mon rôle n’est ni de les noter, ni de les pousser à se regrouper pour qu’il n’en existe qu’un. Le socle de base doit être le même pour tous – le respect de la réglementation – mais, ensuite, chacun a ses spécificités. Par contre, nous pouvons les aider, si besoin, à aller plus loin ou à rendre leur référentiel encore plus solide. »

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Seeing AI

Microsoft lance une application mobile sur iOS destinée aux personnes ayant une déficience visuelle. Baptisée Seeing AI, elle permet de décrire de façon audible l'environnement de son usager, par l'intermédiaire de la caméra.

Les applications mobiles pensées pour les utilisateurs concernés par un handicapsont en plein développement. L’app Ava, qui sous-titre les conversations pour les personnes sourdes, a par exemple fait récemment son arrivée sur le marché français.

Microsoft vient aujourd’hui de lancer Seeing AI, une application qui se destine aux personnes ayant un handicap visuel. En effet, elle fonctionne grâce à une intelligence artificielle capable de décrire à l’utilisateur ce qui l’entoure.

Avec Seeing AI, Microsoft espère contribuer à « transformer le monde visuel en une expérience audible » pour les personnes atteintes de déficience visuelle. L’application a été conçue avec l’appui de Microsoft Research, la division de l’entreprise spécialisée dans la recherche en informatique.

Néanmoins, l’application n’est pas parfaitement accessible, puisqu’elle est pour l’heure disponible uniquement sur iOS — sur iPhone 5s/5C, et les modèles suivants. Par ailleurs, elle reste encore limitée à certains pays, à savoir les États-Unis, le Canada, l’Inde, Hong Kong, la Nouvelle-Zélande et Singapour.

Pour utiliser l’application gratuite, Microsoft invite les usagers à déplacer la caméra de leur smartphone en direction d’une personne, d’un texte, d’un document, d’un code barre ou même d’une scène plus large. Seeing AI décrit alors à voix haute la situation capturée par la caméra du téléphone.

 

 

 

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