23/12/2016
Super Pépette, la blogueuse Asperger qui ose parler autisme
Comme beaucoup, Julie Dachez, 31 ans, a lancé sa chaîne Youtube. Le thème qu'elle aborde dans ses vidéos, diffère, lui, quelque peu. Sous le nom deSuper Pépette, emprunté pour le web, Julie parle d'autisme. Un sujet qu'elle maîtrise bien, elle-même porteuse du syndrome d'Asperger. Diagnostiquée très tard, à 27 ans, elle fait de la sensibilisation et de l'information sur l'autisme son principal combat. « Aspie » pleine de ressources, Julie ne manque pas d'en parler sous des angles pertinents, toujours de façon très claire. De quoi ébranler les idées reçues sur ce trouble via un réseau social des plus influents.
Faire la peau aux clichés
« Bonjour à tous, c'est Super Pépette, l'autiste qui non seulement parle mais en plus a des choses à vous dire ». Devant la caméra, Julie mise sur la bonne humeur et l'humour. « Tous autistes ? », « Autisme : tentative de définition », « Un diagnostic, pour quoi faire ? », « Idées reçues et préjugés » ou encore« L'autisme au féminin »… Autant de thématiques abordées pour casser les stéréotypes en quelques minutes via des explications concrètes dans ses vidéos, dont la première a été publiée en 2014. Évoquant les moqueries du collège, l'incompréhension face aux mensonges, l'hypersensibilité ou la fatigue, Super Pépette prend l'habitude d'illustrer ses propos par des exemples de sa vie courante.
Réconciliée avec son individualité
Aujourd'hui doctorante en psychologie sociale, Julie n'a pas toujours été aussi clairvoyante avec elle-même. Son diagnostic tardif y est pour quelque chose. « Pendant 27 ans, j'ai passé mon temps à faire semblant d'être quelqu'un que je n'étais pas. Je me suis toujours sentie décalée, raconte-t-elle dans une vidéo diffusée par le Huffington Post.Je jouais un rôle, enfilant mon masque social chaque fois que je sortais de chez moi. J'essayais de comprendre comment les gens communiquaient. » Par souci de conformisme, la jeune femme s'inscrit en école de commerce, expérimente la vie de couple, obtient un emploi « normal » qui l'épuise… jusqu'au burn-out. « J'ai vécu le diagnostic comme l'autorisation d'être enfin moi-même, explique-t-elle. J'ai arrêté de vouloir plaire à tout le monde et je me suis réconciliée avec mes désirs profonds. » Un cercle vertueux s'ensuit ; sa vie prend un tournant bien différent. Julie abandonne tout ce qui ne lui correspond pas et se recentre sur elle-même.
Stop à la seule vision clinique
Si la chaîne de Super Pépette existe depuis deux ans, son blog baptisé Emoi emoi et moi (lien ci-dessous) est né sur l'écran en 2012. Elle y publie toujours les anecdotes de sa vie quotidienne, ses coups de gueule et de cœur en tant que personne autiste. D'autres projets sont en cours : outre la rédaction d'une thèse en psychologie sociale, Julie participe à un projet de documentaire, Bubble, en collaboration avec Pierre Feytis (voir bande-annonce ci-dessous). L'idée ? « S'affranchir de la vision clinique de l'autisme et proposer le point de vue des auteurs ». Et ce n'est pas tout. Avec la dessinatrice Mademoiselle Caroline, la Youtubeuse est à l'origine de la BD La différence invisible, qui sera publiée le 31 août 2016 aux Éditions Delcourt. Un bel éventail de projets créatifs qui laisse présager la reconnaissance certaine de cette blogueuse très positive, aux aspirations définitivement militantes.
© Super Pépette
15:17 Publié dans blog2 | Lien permanent | Commentaires (0)
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