26/05/2018

Fauteuil roulant électrique PR 50 (Paravan)

Fauteuil roulant électrique multifonctionnel PR50 à roues motrices avant, homologué pour la conduite en fauteuil roulant.

Le fauteuil roulant électrique Paravan PR 50  est doté de nombreuses fonctions et est facile à manoeuvrer dans toutes les situations du quotidien (maison, travail, restaurant, etc.)

Le fauteuil roulant électrique Paravan PR 50 est ajustable pour répondre à vos besoins grâce à son système modulaire intelligent, il est par exemple prééquipé pour le montage de respirateurs, appuie-tête spécial et alimentation électrique supplémentaire inclus.

Des couleurs et des peintures spéciales, des travaux à l'aérographe ou des autocollants personnalisés son disponibles grâce à notre équipe « créative » pour acquérir votre fauteuil roulant totalement personnalisé selon vos goûts.

Caractéristiques

  • Largeur totale du châssis, sans le siège (le siège standard ne dépasse pas du châssis dans le sens de la largeur) : 64 centimètres ce qui permet d'accéder sans peine à tous les ascenseurs.
  • Longueur totale sans repose-pieds, marche avant 99 cm
  • Longueur totale sans repose-pieds, marche arrière 900 mm
  • Hauteur totale avec siège standard, appuie-tête compris 1240 mm
  • Hauteur totale avec siège standard, sans appuie-tête 1050 mm
  • Batteries 2 x 12 volts
  • Éclairage Clignotants à LED Feux avant et arrière à LED
  • Garde au sol 70 mm
  • Conduite possible sans transfert.
  • Elévation du siège (mesurée sans le siège) : 36 à 80 cm
  • Inclinaison d'assise : - 21° à + 50°
  • Inclinaison du dossier : vers l'arrière 67°
  • Appuie-tête 5 crans d'arrêt
  • Accoudoir À 6 axes avec 12 réglages individuels
  • Poids à vide, accumulateurs compris, sans le siège 133 kg
  • Charge utile maximale 120 kg (standard), 150 kg, 180 kg (option)
  • Hauteur maximale pour le franchissement d'obstacles 60 mm
  • Vitesse Standard 6 km/h, en option max. 10 km/h
  • Sécurité certifiée par le TÜV (services de contrôle technique allemands), essais de collision probants.
  • Doté d'une ceinture de sécurité intégrée pour la conduite.



Informations et liens complémentaires

08/05/2018

Pour sa fille, il construit un parc accessible au handicap

Morgan's Wonderland, situé à San Antonio, au Texas, n'est pas un parc d'attractions comme les autres. Son constructeur, Gordon Hartman, ancien promoteur immobilier, est le papa de Morgan, aujourd'hui âgée de 23 ans, atteinte d'une forme d'autisme et se déplaçant en fauteuil roulant. En 2007, Gordon se rend compte que le handicap de sa fille de 13 ans ne lui permet pas d'accéder aux parcs du pays. Pour elle, il décide de vendre ses entreprises de bâtiment afin de financer la construction d'un parc réellement accessible à tous les enfants handicapés et la création d'une fondation à but non lucratif qui puisse œuvrer dans ce sens.

Des thérapeutes concertés

Pour mener à bien son projet, Gordon Hartman réunit médecins, thérapeutes et parents. Le groupe a alors imaginé des attractions compatibles avec tout type de handicap. Morgan's wonderland voit le jour quelques années plus tard sur le site d'une ancienne carrière désaffectée de San Antonio. Il abrite aujourd'hui une grande roue, une aire de jeux ainsi qu'un train miniature. Le coût de ce projet familial titanesque ? 51 millions de dollars, dont 34 millions pour la construction.

Le personnel avec un handicap

Autres points importants : un tiers du personnel employé est porteur de handicap et l'entrée est gratuite pour les personnes avec un handicap. Depuis son ouverture, en 2010, le parc a reçu plus d'un million de visiteurs, y compris valides, venus de 67 pays et des 50 États américains. En juillet 2017, Morgan's wonderland s'est également agrandi et propose désormais un îlot aquatique, accessible en bateau, où il est possible de se baigner. Pour garantir son accessibilité, des fauteuils roulants résistants à l'eau et fonctionnant à grâce à l'air comprimé plutôt que sur batterie ont été mis en place. Si le parc n'apporte aujourd'hui aucune rentabilité -il est déficitaire pour le moment- l'entrepreneur texan dit ne rien regretter.

 

 

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Refuge de Rosuel en Vanoise : la montagne tout confort

Rendez-vous est pris au sommet, à l'entrée du vallon de Rosuel sur la commune de Peisey-Nancroix (Savoie). Un bout du monde pourtant facilement accessible par la D 87. Altitude 1 556 m et sensation garantie avec, pour écrin, le dôme de Bellecôte (3 416 m) et le mont Pourri (3 779 m).

Labélisé Tourisme et handicap

Drôle d'endroit pour une rencontre ce refuge-porte du Parc de la Vanoise que l'on peine à distinguer ; avec son toit végétalisé étudié pour résister aux avalanches, il se fond dans le décor. Ouvert au public du 1er juin au 30 septembre, avec une capacité totale de 48 couchages, il accueille 70 000 personnes chaque saison. Parmi elles, des visiteurs en situation de handicap ; ce refuge-porte, l'une des quatre entrées du "coeur" de Parc, a bénéficié, en 2009, de travaux de mise en accessibilité. Deux chambres ont ainsi été aménagées (une pour les personnes en fauteuil roulant, l'autre pour les personnes sourdes ou malentendantes avec alarme incendie lumineuse), ainsi qu'un élévateur. Depuis le parking, qui dispose de places réservées, un large cheminement carrossable permet d'accéder au point d'accueil. Deux circuits balisés "Rando confort" (800 m et 1,1 km) pour tous sont proposés autour du refuge. Une attention toute particulière est également portée aux personnes en situation de handicap psychique pour éviter la "perte de repères", explique Thierry Arsac, chef de secteur PN Haute-Tarentaise. Le refuge de Rosuel est ainsi labélisé Tourisme et handicap pour les 4 handicaps.

Des aménagements tous handicaps

Avec le soutien de GMF Assurances, qui a déjà financé une soixantaine d'initiatives pour permettre aux personnes en situation de handicap de profiter des trésors des 10 Parcs nationaux français (article en lien ci-dessous), plusieurs outils adaptés sont mis à la disposition des visiteurs pour partir à la découverte du site de Rosuel : un dispositif d'interprétation en braille et audio sur différents thèmes (le Parc, les gypaètes barbus de Peisey-Nancroix, les rapaces nocturnes, le rôle d'un refuge gardé...). Le support destiné aux visiteurs malvoyants est composé de planches textes et de schémas/carte en relief, ainsi que de planches en gros caractères tandis que les trois lecteurs audio sont disponibles sur demande à l'accueil du refuge. Une plateforme d'observation de la faune est également accessible aux personnes en fauteuil. Un programme de sorties adaptées est par ailleurs proposé par les gardes du Parc de la Vanoise.

A la force des bras

Pour le maire de Peisey-Nancroix, ces aménagements ont, certes, un surcoût et sont parfois perçus, au début, par certains, comme de "contraintes" mais cet engagement fait ensuite naître des réactions positives dans l'esprit des locaux. Il explique ainsi qu'une association locale a ouvert une section handiski et en a été récompensée par un titre de champion de France en biathlon handiski. Ce jour-là, le refuge de Rosuel reçoit justement Alain Marguerettaz, 55 ans, sportif de haut niveau. Victime d'un accident en 1985, il est le précurseur du ski assis avec cinq Jeux paralympiques d'hiver à son actif. "Il n'y a rien de plus frustrant, lorsqu'on a un handicap, que de ne pas pouvoir accéder à la nature", explique-t-il. Aux manettes de son handbike, propulsé à la force des bras, rien ne l'arrête. Pas même le chemin qui mène vers le fond du vallon de Rosuel et offre un panorama sublime sur les neiges éternelles.

Quelques précautions

Un groupe de personnes en situation de handicap mental, emmené par l'association Les Papillons blancs, déjeune sur la terrasse ensoleillée, avant de se jeter, elles aussi, dans l'aventure. Elles savourent cette sortie une dizaine de fois par an, avec une nuit programmée dans le refuge. Selon leurs encadrants, "l'intérêt, c'est de produire un effort commun avec des personnes dites "normales" ; lors de la soirée, cet échange permet d'abolir les différences." L'association souhaite pérenniser cette démarche avec l'objectif de "faire de la montagne ensemble, partager le savoir des agents du Parc et s'enrichir mutuellement"

Expertises multiples

A chacun ses compétences ; si les agents du parc ont l'expertise des milieux naturels, les éducateurs spécialisés connaissent, eux, parfaitement leur groupe. "La montagne a ses dangers, objectifs ou subjectifs, confie l'un d'eux. Ce peut être une passerelle à traverser ou un pierrier un peu délicat qui provoquent des réactions que l'on doit savoir modérer. Nous devons alors rester vigilants sur le risque de découragement ou une mauvaise lecture de la fatigue. Dans ce contexte, nous nous arrêtons aussitôt et expliquons que la fatigue n'est pas dangereuse et qu'on peut la dominer". Parfois, à l'inverse, il faut tempérer les ardeurs. "C'est une sortie assez sportive donc nos postulants ont tous de bonnes capacités physiques." Certains groupes traversent même la Vanoise avec des joëlettes (siège sur deux roues) qui permettent d'accéder aux sentiers les plus escarpés. 

Des gardes bien formés

Portés par l'implication des Parcs nationaux, ils sont désormais de plus en plus nombreux, venus de toute la France, à "oser" franchir le pas. Car si la montagne peut sembler assez peu handi-compatible, les freins viennent parfois des personnes elles-mêmes. "Nos guides proposent un accompagnement vraiment spécifique et encouragent les postulants, poursuit Thierry Arsac. Ils ont parfois peur, veulent se désister... Nous apprenons au fil des rencontres, ce qui nous permet de proposer des conseils de plus en plus pertinents. Les échanges sont si riches que les adieux sont réellement déchirants". Pas question, pour autant, d'en faire des tonnes... "Certains nous disent clairement : "Ce n'est pas parce que je suis handicapé que tu dois en faire plus !". Ils refusent même de se faire aider dans les montées un peu raides". Pour ce garde, la plus grande difficulté, c'est de prendre en compte plusieurs handicaps au sein d'un même groupe. "Nous n'avons pas le même registre de communication selon qu'on s'adresse à des personnes polyhandicapées ou trisomiques".

Avec les Montagnes du silence

L'association Les Montagnes du silence, située dans la vallée, à Bourg-Saint-Maurice, fait, elle aussi, partie des habitués. Des jeunes sourds et malentendants ont pu expérimenter cette aventure 4 jours durant, en pleine montagne, venus avec leurs interprètes. Ils ont éteint leur smartphone... "On offre quelque chose de différent dans une société hyper connectée où tout va très vite, se félicite Eva Aliacar, directrice générale du Parc de la Vanoise, qui se dit "émue" par ces expériences qui "donnent du sens à la vie"... "Ce groupe était d'une incroyable vivacité pour observer et a vu bien plus de choses que ceux qui les encadraient", poursuit-elle. "Les personnes sourdes ont une grande soif de connaissances, renchérit l'un des gardes. Nous leur proposons des balades en langue des signes dans le cadre du partenariat avec GMF."

Et pour les individuels ?

Si le Parc de la Vanoise concocte des animations à la demande pour les associations, un calendrier de sorties adaptées est également proposé aux individuels durant tout l'été. "Le plus difficile, c'est de faire connaître nos actions auprès de ce public, déplore Thierry, même si nous avons de plus en plus de contacts avec des familles en vacances. Nous les invitons à se rapprocher du Parc pour obtenir des conseils ou un projet sur mesure avec prêt de matériel adapté". Et de citer le cas d'une jeune fille qui a emprunté un module tout chemin ; une troisième roue fixée en deux minutes à l'avant du fauteuil manuel permet d'augmenter 8 fois sa capacité de franchissement et, ainsi, de se déplacer facilement en terrain varié. "Le tester, c'est l'adopter !", assure-t-il.

Des sorties l'hiver

Pour ceux qui ont raté le coche estival, des sorties sont également expérimentées l'hiver. En mars 2017, une première randonnée dans la neige, adaptée au handicap moteur, a été organisée au départ du refuge de Rosuel. Parce qu'il est impossible de réaliser le trajet dans des fauteuils manuels ou électriques, les participants ont pris place dans des pulkas ou hippocampes nordiques (fauteuils adaptés en position semi-allongée). "Une telle aventure oblige à être hyper vigilants sur les risques médicaux et suppose une logistique importante, explique Thierry Arsac. Il nous a fallu tout préparer avec précaution au moins un mois à l'avance. Mais, désormais, nous sommes au point." Un trajet de 2 km, un petit effort sur les premiers 500 m pour encaisser un léger dénivelé puis la glisse tout confort sur une piste enneigée damée. Décor blanc, immaculé. La Vanoise en majesté (album photo en lien ci-dessous).

En pratique

Refuge de Rosuel : 04 79 07 94 03
Ouvert du 1er juin au 30 septembre
Siège du Parc national de la Vanoise : 04 79 62 30 54

 

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"Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal'Secco, journaliste Handicap.fr"

Handipédie

Tout savoir sur la situation de handicap ; c'est ce que vous proposera, petit à petit, « Handipédie », une base de données en ligne sur les différents aspects du handicap.

Celui-ci sera envisagé sous différents aspects qui seront complétés au gré de vos demandes.

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L'APF change de nom et s'ouvre à d'autres handicaps

Handicap.fr : Le 18 avril 2018, l'Association des paralysés de France annonce qu'elle s'appelle désormais APF France handicap. Pourquoi ce changement d'identité ? 
Alain Rochon : Depuis que je suis à l'APF, j'ai toujours entendu parler de changer de nom pour une raison simple : le terme "paralysés", à une époque ultra médiatisée, peut paraître restrictif et ringard et ne correspond plus à l'image que veut donner notre association.

H.fr : Il est vrai que l'APF c'est une longue histoire...
AR : Elle a en effet été créée en 1933 par des personnes atteintes de poliomyélite.

H.fr : Vous annoncez, à cette occasion, vouloir sortir du champ du handicap moteur, qui vous identifie pourtant depuis des décennies. Pour quelle raison ?
AR : Dès 2011, nous avons porté un projet associatif qui affirmait notre ouverture à d'autres types de handicap et des sujets portés par la société civile. En 2017, suite à un long processus de consultation interne, nous avons donc modifié nos statuts en ce sens, voté par les deux-tiers de nos adhérents, et acté notre changement de nom. Nous avons tout de même conservé APF car tout le monde le connait.
Prosper Teboul : Cela a été évidemment une question importante en interne mais il faut nuancer ; nous ne sommes pas ouverts à tous les handicaps mais à d'autres handicaps et pathologies, avec une marque très forte en faveur du handicap moteur ou de la sclérose en plaques qui sont en quelque sorte notre cœur de métier. Mais nous accompagnons également des personnes atteintes d'épilepsie, de maladies chroniques, neurologiques, dégénératives voire de handicap psychique. Autre exemple d'une récente spécialisation : les patients jeunes atteints de la maladie de Parkinson. Enfin, à travers les Camsp (Centre d'action médico-sociale précoce) que nous gérons, et qui ne sont plus dédiés à un handicap spécifique, nous accompagnons également des enfants autistes. Concernant le polyhandicap, n'oublions pas qu'il inclut aussi la déficience intellectuelle et, dans ce domaine, un vrai travail a été réalisé, avec un projet APF dédié.

H.fr : Comment ce nom a-t-il été choisi ? 
AR : Il existait déjà un fonds de dotation APF France handicap et nous nous sommes dit que ça collait parfaitement. Le mot handicap reste malgré tout au singulier donc nous ne prétendons pas représenter tous les types de handicap même si nos statuts permettent d'avoir, par exemple, un président non-voyant.

H.fr : Cette évolution était-elle déjà perceptible à travers l'accueil que vous proposez au sein de vos établissements médico-sociaux ? 
AR : En effet, sans arrogance et avec une certaine humilité, cela traduit déjà ce qui se passe dans nos structures qui accueillent des personnes avec un handicap moteur mais souvent, aussi, des troubles associés. Par ailleurs, nos délégations observent que de plus en plus de questions qui leurs sont posées ne relèvent plus exclusivement du handicap moteur. Nous n'avons donc fait que traduire ce qui existait déjà dans nos structures.

H.fr : Vos professionnels se sentent-ils en capacité de faire face à cette diversification ? 
PT : Il y a eu, face à cette ouverture, un questionnement légitime de leur part, et nous avons donc mis en place progressivement des formations, des accompagnements sur tel ou tel type de handicap. Cette dynamique va se poursuivre de manière continue et s'amplifier avec la transition inclusive, terme que nous préférons à celui de désinstitutionalisation, qui va marquer les prochaines années.

H.fr : Votre nouveau logo reste malgré tout identifié au fauteuil roulant ? 
AR : Il fallait quand même garder un signe qui nous ressemble. Plus globalement, c'est le fauteuil qui a tendance à figurer le handicap.

H.fr : Vous avez néanmoins rendu ce fauteuil plus dynamique... 
AR : Oui, on lui a enlevé ses petites roues qui pouvaient représenter un frein. Il répond ainsi davantage au goût du jour en termes de dynamisme. Je fais partie du conseil d'administration du COJO (Comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques) de Paris 2024 et j'ai peut-être dans mon inconscient l'idée que, pour aimer la vie, il ne faut pas rester statique.

H.fr : Pourquoi dites-vous que ce logo est accessible aux personnes déficientes visuelles ? 
PT : Nous avons fait attention à ce que les contrastes soient clairement marqués et veillé à ce que les personnes déficientes visuelles puissent ainsi saisir les nuances. Notre nouveau site, en ligne depuis février 2017, répond d'ailleurs à ces critères d'accessibilité.

H.fr : Comment les autres associations gestionnaires "tous handicaps" jugent-elles cette orientation aujourd'hui pleinement affichée ? 
AR : Nous étions ce matin même (le 20 avril) en réunion inter-associative et je n'ai pas entendu de remontées négatives. 
PT : Nous avons même plutôt des échos très positifs car certains de nos projets sont déjà menés en partenariat avec de nombreuses associations. Avec EPI Bretagne, par exemple, nous avons mis en place des logements inclusifs pour des personnes épileptiques ou avec un handicap moteur. Il n'y a pas de concurrence avec les grosses associations car nous ne sommes pas sur le même champ ni dans le même mode de gouvernance. Celle qui nous ressemble le plus sur le mode organisationnel et dans l'articulation bénévoles/professionnels est sans doute la Croix-Rouge française, avec qui nous avons d'excellents liens.

H.fr : Quant à vos adhérents avec une déficience motrice, ne redoutent-ils pas d'être moins bien défendus ? 
AR : La question s'est posée dès 2011 avec notre projet associatif "Bouger les lignes !". Certains étaient inquiets : "Jusqu'où va-t-on s'ouvrir ? N'allons-nous pas perdre notre âme ?". Mais l'ouverture était déjà en marche. C'est dans nos valeurs et nous souhaitons vivre avec tout le monde. La tolérance de la différence est naturelle. Dans beaucoup d'activités qui sont organisées par nos délégations ou nos établissements, il n'y a pas que des personnes avec une déficience motrice. Et puis, lorsque j'évoque un sujet avec le gouvernement, je ne parle pas "handicap moteur" ; j'ai déjà un langage très large et j'évite de faire du catégoriel, qui va même au-delà des questions de handicap.
PT : Depuis ces dernières années, notre association est en effet de plus en plus ancrée dans l'économie sociale et solidaire, portant, par exemple, les mêmes revendications que la FAS (Fédération des acteurs de la solidarité), Emmaüs ou ATD quart-monde. Nous menons les mêmes combats, que l'on soit en situation de handicap ou de précarité. Nous l'affirmons aujourd'hui dans nos statuts et, lors de notre congrès national en juin 2018, nous allons réaffirmer ces axes majeurs dans le cadre de notre projet associatif qui sera réactualisé.

H.fr : Pourquoi la présence du mot France était-elle souhaitée ? 
PT : Il était déjà dans Association des paralysés de France et signifie ainsi que nous agissons sur tout le territoire. Notre nouveau nom est aussi une ouverture vers l'international en tant qu'organisation française. D'ailleurs nous avons déjà plusieurs initiatives dans le cadre des fonds européens et des partenariats avec d'autres associations comme la Once (Espagne) ou l'Algérie...
AR : Nous étions la seule association française du champ du handicap présente lors de l'assemblée générale de l'ONU en juillet 2017, à New-York, pour une rencontre sur le thème de l'éradication de la pauvreté.

H.fr : Comptez-vous mener également des actions en faveur des personnes avec un handicap mental ? Si oui, n'est-ce pas le terrain de prédilection de l'Unapei ?
PT : Le handicap mental n'est ni notre cœur de métier ni notre expertise. Mais, comme je le soulignais en prenant l'exemple du polyhandicap, nous accompagnons déjà les mêmes publics.
AR : Nous sommes souvent sollicités pour des reprises d'établissements et, à chaque fois, notre questionnement est le suivant : quel sens cela aurait pour notre association, pour la structure concernée et pour les personnes accueillies ?

H.fr : De plus en plus d'associations se créent en faveur de pathologies très précises, très anglées. Cette dilution tous handicaps ne va-t-elle pas à contre-courant ? 
AR : APF France handicap est capable de défendre n'importe quelle cause quelle que soit la nature du handicap. C'est un peu le Généraliste du handicap avec une vision universelle.

H.fr : Est-ce que ce nouvel axe renforce votre poids et votre légitimité auprès des pouvoirs publics ? 
AR : Je ne pense pas que cela va changer quoi que ce soit. A l'ère macronienne, APF France handicap a un avantage c'est qu'elle est incontournable, de par son poids, sa militance et son expertise, même si nos ministres préfèrent parfois privilégier des associations plus modestes ou mettre en avant les personnes handicapées qui ont réussi...

© Photo Alain Rochon : Nicolas Gallon / contextes

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