21/03/2017

Guide des aides aux adultes handicapés - 2e édition

Un guide court et officiel pour connaître les aides auxquelles un adulte en situation de handicap peut prétendre

Présentation de l"éditeur

Vous ou un proche êtes atteint d'un handicap ? Ce guide pratique rassemble en un seul et même volume tous les dispositifs et aides existants pour faciliter votre quotidien.

Dans un style clair et précis, il vous informe sur les allocations et prestations que vous pouvez percevoir, (allocations et pensions d'invalidité, rentes accidents du travail ou maladies professionnelles, cartes pour personnes handicapées...), leurs conditions de ressources et leur montant.

Vous y trouverez également des précisions sur vos interlocuteurs, sur les aides pour adapter votre logement ou compenser le handicap, mais également les aides pour l'emploi.

Guide des aides aux adultes handicapés - 2e édition (Illustration n° 1)

 

Guide des aides aux adultes handicapés - 2e édition - Ministère des Affaires sociales et de la Santé - 128 pages


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Code ISBN-13 : 9782111450684 .

Financement des aides techniques par la PCH

Financement des Aides Techniques par la Prestation de Compensation du Handicap : des actions de tiers payant et d’attribution sur facture sont mises en place Un décret, publié au journal officiel le 17 novembre 2016 précise les modalités de mise en œuvre, par les conseils départementaux, du tiers payant pour l’achat des aides techniques et des autres aides financées par la PCH.

 

Il s’agit d’une mesure prévue par la loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 afin de faciliter l’accès des personnes handicapées aux équipements techniques coûteux, par exemple, les fauteuils roulants. Les Conseils Départementaux peuvent donc verser directement la partie du prix couverte par la PCH au fournisseur de l’aide technique ou des autres aides comme les aménagements de logement et de véhicule, surcoûts de transport (taxi, transport adapté, etc.), charges spécifiques ou exceptionnelles (protections pour incontinence, service de télé-alarme, frais de réparation, etc.) à la condition qu’une convention soit signée entre les fournisseurs – qui peuvent être une personne physique ou morale – et le conseil départemental et qui détermine, selon la notice du décret, «les modalités du paiement direct entre le conseil départemental et le fournisseur de l’aide».

 

La décision d’attribution de la PCH prononcée par la commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées (CDAPH) précise, le cas échéant, l’idendité des tiers auxquels les éléments de la PCH précités seront versés directement, en accord avec le bénéficiaire. Le principe du paiement direct est possible dans le cas où le mécanisme d’avance pour les aménagements du logement ou du véhicule est actionné. Enfin, le décret autorise la CDAPH à prendre une décision d’attribution pour les aides techniques postérieurement à leur acquisition par le bénéficiaire, sur la base de la facture correspondante et non plus d’un devis.

 

Cette mesure vise à faciliter l’accès des personnes handicapées aux aides techniques et à simplifier les modalités d’instruction et de versement de la PCH. Le texte, énonce que, par dérogation, les droits à la PCH sont ouverts à compter de la date d’acquisition ou de location de l’instrument, équipement ou système technique. Cette date est au plus tôt le premier jour du sixième mois précédant le dépôt de la demande. Le délai prévu entre la date de l’acquisition et le dépôt du dossier est donc fixé à six mois.

 

Source : Actualités Sociales Hebdomadaires (23 novembre 2016 N° 2985)

 

NICOLE DUMAZY
REDACTRICE EN CHEF

08/03/2017

Être femme aujourd’hui en situation de handicap

Certaines ont un handicap. D'autres ont un enfant handicapé. D’autres luttent contre les causes de handicap. Elles sont épouses, mamans, kinésithérapeutes, sages-femmes ou écolières. Mais elles sont surtout femmes. Des femmes qui doivent affronter au quotidien les difficultés posées par le handicap. Des femmes-courage, qui méritent bien, le temps d'une journée, que l’on parle d’elles !

Quelles sont les spécificités d’être femme et en situation de handicap ?
Déjà être femme c’est pas évident alors en situation de handicap, je vous laisse imaginer. A la discrimination du sexe s’ajoute celle du handicap. On parle de double discrimination. Aujourd’hui ce n’est pas un scoop, les femmes n’ont toujours pas les mêmes droits que les hommes d'autant plus si ces dernières sont handicapées.

Il existe une association FDFA, Femmes pour le Dire Femmes pour Agir (Tél. 01 40 47 06 06) qui est constituée de femmes en situation de handicap quel est donc son objet ?
Effectivement : FDFA est une association qui, pour l’instant, se situe à Paris et qui aide et accompagne les femmes en situation de handicap dans la valorisation et l'estime de soi, et plus particulièrement pour celles qui ont subi ou subissent des violences. Il faut savoir que, 72% des femmes en situation de handicap subissent des maltraitances physiques, mais également psychiques. Elles viennent de groupes, de l’hôpital, de la famille… Je pense qu’aujourd’hui il faut vraiment faire attention à cette question de la maltraitance.  

Dans quelle mesure les femmes sont-elles plus concernées par les violences que les hommes ? 
Une femme en situation de handicap est beaucoup plus vulnérable qu’une femme valide. Même si la femme valide est elle-même plus vulnérable
que l’homme. Une fille en fauteuil roulant ou même aveugle peut facilement se faire agresser physiquement. Elle est sans défense. Dans les institutions de femmes handicapées, ce sont surtout les femmes, et les petites filles qui se font violer ou abuser sexuellement. Les garçons aussi.
Mais plus grands, ils vont souvent pouvoir se défendre. Alors qu’une fille subira encore ces violences en tant que femme.

Face aux discriminations que vous pointez là, que pourriez vous nous ajouter ?
Fort heureusement cela évolue puisque de plus en plus les femmes handicapées d'aujourd'hui aiment, militent, vivent, s'amusent et se battent au quotidien afin d’afficher leur féminité car nous ne sommes pas que des cuisinières, des mamans, des épouses, des femmes de ménage mais des femmes qui s’assument et nous revendiquons !

16:49 Publié dans Blog | Lien permanent | Commentaires (0)

Le comédien autiste Hugo Horiot candidat à la présidentielle

 

« Je suis autiste, je suis autiste, je suis autiste… » Voilà ce que pourrait déclarer Hugo Horiot prochainement sur les plateaux de télé. Une variante des récents propos de François Fillon qui a répété à trois reprises « Je ne suis pas autiste » lors du JT de France 2 le 4 mars 2017 (article en lien ci-dessous).

Une société handiphobe

Toujours prompt au combat lorsqu'il est question d'autisme, Hugo Horiot, comédien et écrivain (L'empereur c'est moi, Journal d'un imposteur), a donc annoncé le 6 mars 2017 sa candidature à l'élection présidentielle. Ses motivations ? « Je ne suis pas là pour faire la police du langage mais l'autisme est souvent malmené par ceux qui ont la responsabilité de la parole publique. Ma réaction est spontanée dans un pays où le mot autisme n'est qu'une insulte pour dénigrer l'adversaire ». Et d'affirmer que « nous sommes dans une société autistophobe et, plus généralement, « handiphobe ». « C'est effrayant de voir qu'une personne qui entend diriger le pays est à ce point ignorante de ce qu'est l'autisme ».

5 millions de personnes concernées ?

« Une présidence autistique ferait du bien après une présidence normale », déclare Hugo Horiot avec déjà un sens de la formule propre aux ténors de la politique. « On estime à 500 000 le nombre de personnes touchées par l'autisme en France ; si l'on y ajoute les proches, les familles et les professionnels, ce sont près de 5 millions de Français directement concernés », explique le nouveau candidat qui veut, ainsi, enfin, faire entendre leur voix. « Cinq millions de personnes, c'est suffisant pour remporter une primaire, non ? », s'interroge Hugo Horiot.

Une société malade de normalité

« Je ne suis pas un « malade » et je ne me considère pas comme « handicapé ». C'est notre société qui est malade des contraintes de la normalité », poursuit-il. Selon lui, la France est le pays qui scolarise le moins les élèves autistes en milieu ordinaire. Et d'affirmer que 90 % des adultes sont au chômage alors que, dans d'autres pays comme l'Israël ou dans la Silicon valley, certaines entreprises innovantes ont saisi le potentiel de compétences parfois hors du commun. Celui qui se définit comme le « candidat de la neurodiversité » dit vouloir faire émerger « une société où l'on valorise les compétences de chacun plutôt que d'exclure, par ignorance, des talents ».

Croire au miracle

Son parti : « Le parti de la neurodiversité ». Son slogan : « Un destin pour tous ». Lorsqu'on lui demande s'il est vraiment sérieux, il répond : « Oui, j'ai même déjà une directrice de campagne qui travaille sur ce sujet ». Le candidat Horiot a donc jusqu'au 17 mars pour rassembler les 500 parrainages. « Je ne me fais pas beaucoup d'illusion mais j'aimerais quand même croire au miracle. » Sur le Net, des citoyens lui promettent déjà leur bulletin.

Accompagnement sexuel: une asso anti-prostitution dit non !

*Mouvement pour l'abolition du système prostitueur

 

 

Nouveau sur handicap.fr en 2017. Chaque mois, votre media en ligne vous propose un vaste dossier thématique. Pour clore le dossier de février, un dernier article sur l'amour et la vie affective et sexuelle des personnes handicapées (autres articles en lien ci-dessous).

Handicap.fr : Quelle est la position du NID concernant l'accompagnement sexuel des personnes handicapées ?
Claire Quidet : Il est évident que notre association étant très investie dans le champ de la lutte contre la prostitution, ce sujet attire notre attention depuis une dizaine d'années. Nous lui avions même consacré un dossier dans notre magazine « Prostitution et société ». Notre association s'est penchée sur cette question en essayant d'être la plus ouverte possible.

H.fr : Quelle est votre réponse ?
CQ : Pour nous, il s'agit clairement de prostitution, et donc une mauvaise réponse à une bonne question. La première chose qui nous est apparue, c'est qu'une telle pratique oblige à modifier la loi sur le proxénétisme parce que, en l'état, tout établissement qui organiserait des relations sexuelles pour ses résidents pourrait tomber sous le coup du proxénétisme, tout comme, par exemple, les hôtels qui permettent des relations tarifées. Mais, assouplir la loi, c'est très grave…

H.fr : Vous avez analysé de qui venaient principalement les demandes ?
CQ : Oui et, sans que cela ne soit une surprise, elles émanent essentiellement des hommes. Ça nous a mis la puce à l'oreille et nous nous sommes dits : 'Tiens, c'est comme pour la prostitution dite « classique »'. Curieusement, ce sont toujours des hommes ! Une fois encore, l'homme considère qu'il peut avoir accès à la sexualité en toutes circonstances et en tous lieux.

H.fr : L'accompagnement sexuel n'est pas forcément prodigué par des prostituées…
CQ : J'en doute. Qui d'autres qu'elles ? Or les personnes prostituées n'en viennent pas à cette activité par choix mais à cause de parcours de vie chaotiques. Elles n'entretiennent pas des relations sexuelles « désirées » même si elles sont « consenties » par besoin d'argent. Les conséquences de la prostitution sur ces femmes sont très sérieuses. Et donc, pour combler la détresse d'une personne, il faudrait exploiter celle d'une autre ? Tant que la prostitution existera, pour certains hommes, toutes les femmes seront potentiellement achetables. C'est malheureusement encore très présent dans nos sociétés imprégnées de culture patriarcale.

H.fr : Mais si la relation n'est pas tarifée, ce n'est plus de la prostitution…
CQ : C'est vrai mais je doute qu'il y ait tant de volontaires prêts à s'engager par altruisme. Je ne crois pas au bénévolat dans ce domaine.

H.fr : L'Appas, qui met en place des formations dédiées, accueille des personnes non prostituées, parfois issues du médico-social…
CQ : Comment s'assurer de la motivation de ces gens soit disant formés ? Comment éviter les dérives en termes de violence ou d'abus dont, on le sait, sont parfois victimes les personnes handicapées ? Et, in fine, comment s'assurer du réel désir de la personne handicapée ? Et j'ajoute qu'il serait vraiment dérangeant qu'un professionnel puisse proposer ce type de service au sein de son propre établissement. Il ne faut pas mélanger les genres.

H.fr : Le film américain The sessions raconte pourtant l'histoire d'une psychothérapeute qui pratique l'accompagnement sexuel. Et c'est une histoire vraie.
CQ : Cet exemple est assez exceptionnel, l'arbre qui cache la forêt.

H.fr : Certains pays européens ont néanmoins légalisé l'accompagnement sexuel…
CQ : Je ne pense pas que ce soit une réussite, et certains commencent à faire marche arrière face aux dérives. Je vais vous citer un exemple, aux Pays-Bas. Un syndicat d'infirmières s'est rebellé car, après la mise en place de ce type d'accompagnement dans certains établissements, elles se plaignaient du harcèlement qu'elles subissaient car considérées comme « sexuellement disponibles ».

H.fr : Il n'existe donc pas un droit à la sexualité ?
CQ : L'OMS (Organisation mondiale de la santé) dit en effet qu'elle est une composante de la santé. C'est une question délicate. Mais, si on n'a pas de partenaire, est-ce à la société de pourvoir ce besoin ? A ce titre, quid des personnes très âgées, en prison… Partant de ce principe, pourquoi pas un « service public de la sexualité » mis en place par l'État ? On va trop loin et, plus globalement, cette question interroge sur l'injonction à la performance, y compris sexuelle. Notre société est hyper sexualisée, notamment à travers la pub. Nous sommes bombardés par ces fantasmes qui nous mettent, parfois, dans des situations de mal être.

H.fr : Mais n'est-ce pas un besoin « vital » ?
CQ : Non, un besoin vital, c'est manger, boire, dormir. On peut souffrir de ne pas avoir de sexualité mais on n'en meurt pas. La réponse proposée par l'accompagnement sexuel est trop « mécanique » qui risque de renvoyer ses usagers à leur solitude. Vous savez, les clients de la prostitution « classique »  se sentent souvent honteux et déçus ; ils recherchent une relation plus profonde. Certains nous disent : « On n'a même pas eu le temps de parler ». Le remède est alors parfois pire que le mal.

H.fr : Pouvez-vous entendre que certaines personnes handicapées vivent dans un isolement qui les condamnent à ne pas avoir de vie affective ?
CQ : Et c'est bien là le problème, vous avez employé le mot « affectif ». Je peux comprendre cette détresse mais ne faudrait-il pas plutôt leur permettre de participer à la vie sociale, d'accéder à des lieux de socialisation, les rendre plus visibles ? Les « valides » auraient alors peut-être moins d'a priori et les personnes handicapées plus d'occasions de rencontres. L'accompagnement sexuel est une réponse réductrice et facile, moins engageante et coûteuse qu'une réflexion de fond. Une façon pour la société de se dédouaner de ses responsabilités. De cette façon, les personnes handicapées sont toujours renvoyées dans leur « ghetto » ; on ne cesse de mettre en place des mesures spécifiques pour elles. C'est une réponse que je juge indigne, en tout cas pas respectueuse des personnes concernées…

H.fr : Alors que proposez-vous ?
CQ : Il faut créer des lieux de parole autour de cette question. Si l'on prend l'exemple des établissements, on y parle très rarement de sexualité et la plupart du temps les relations entre résidents sont prohibées. Y compris dans les appartements en ville gérés par les Sessad (services de soins à domicile). Par peur d'une grossesse, notamment. Il faut réfléchir à la façon dont on peut favoriser ces relations. Le fait de laisser les personnes concernées s'exprimer dans la mesure de leur possibilité, c'est important. Nous avons eu connaissance d'un établissement où l'on collait les résidents devant un film porno ; vous imaginez les conséquences…

H.fr : Mais il n'y a pas que la parole…
CQ : Non, bien sûr. Une infirmière m'expliquait que, dans son institution, on aidait des couples à accéder à plus d'intimité, par exemple en les plaçant nus l'un contre l'autre pour leur permettre de se toucher, de se caresser, d'avoir une vraie relation affective… On peut aussi imaginer des séances de massage, une option qui détend et fait du bien. Toutes les aides sont les bienvenues mais sans omettre le côté relationnel.

H.fr : On entend parfois dire que, faute de solution, certaines mamans sont contraintes de masturber leur enfant…
CQ : C'est l'exemple qu'on nous sort tout le temps. C'est clairement de l'inceste. Et puis, imaginez le contraire, un père qui satisferait au besoin de sa fille ! Une maman nous a apporté son témoignage sur cette question ; alors qu'elle aidait son fils lourdement handicapé à prendre son bain, il a eu une érection. C'était douloureux pour elle mais elle nous a clairement expliqué qu'il y avait pour elle une frontière infranchissable, des gestes impossibles entre une mère et son fils. Elle lui a longuement parlé, lui a dit que cela n'appartenait qu'à lui. Il faut aussi dissocier la réaction physiologique du désir.

H.fr : Avez-vous déjà débattu de ce sujet avec l'Appas, fervent militant de l'accompagnement sexuel et affectif ?
CQ : Disons que nous les avons croisés souvent à l'occasion de débats, aux côtés de Femmes pour le dire Femmes pour agir (FDFA), association dédiée aux femmes handicapées avec laquelle nous avons milité en 2012 pour l'abolition de la prostitution. Les échanges ne sont pas simples, et pourtant il y a des choses à creuser et des moyens d'être plus créatifs…

H.fr : Il existe plusieurs films qui traitent de la quête de sexualité des personnes handicapées, comme Viva la Vida ou Nationale 7
CQ : Oui et cette question est parfois abordée de façon assez ludique, à travers un road-movie plutôt sympathique qui mènent les protagonistes vers un bordel espagnol. Mais la réalité est toute autre. C'est un fantasme cinématographique complet, alimenté par la nostalgie des bordels comme dans Belle de jour ou Pretty woman. Mais la réalité est à des années lumières, tellement plus sordide…

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