01/09/2016

Soins et sexualité

Au même titre que la plupart d’entre nous, les personnes souffrant d’un lourd handicap et nécessitant des soins éprouvent aussi le besoin de vivre une sexualité épanouie. Ce fait est désormais reconnu au sein de la société, ainsi que dans le monde médical et infirmier.

Aujourd’hui, la sexualité représente de moins en moins un sujet tabou. Cependant, tous les domaines n’ont pas effectué ce pas. A titre d’exemple : le domaine des soins. En effet, les soins dispensés aux personnes lourdement handicapées nécessitent un contact très rapproché, voire intime, qu’il s’agisse de soins ambulatoires ou stationnaires, qu’ils soient apportés par des proches ou par des étrangers.

En effet, selon la Société allemande pour les soins médicaux intensifs (GIP), «il existe de nombreux points communs entre les soins infirmiers et les soins de nature sexuelle». Comme le patient doit être lavé, habillé, voire porté, cela crée souvent une grande proximité physique. A cela s’ajoute que les personnes lourdement handicapées ne disposent généralement pas des mêmes possibilités de vivre une sexualité épanouie, ceci non seulement en raison de leur situation physique, mais aussi de l’attitude de la société envers de tels besoins, et de difficultés dans la recherche d’un partenaire.

Moins de possibilités de vivre une sexualité épanouie

Ainsi, les besoins sexuels, qui sont souvent provoqués accidentellement lors des soins, sont souvent réprimés. Il arrive même parfois que certaines personnes souffrant de grave démence se soulagent devant leur soignant. Il en résulte souvent une zone grise, qui touche particulièrement les soignants affectés aux soins délicats, mais qui toutefois fait trop rarement l’objet de discussions.

En particulier pour les adultes qui s’occupent de leurs propres parents, la sexualité de ceux-ci est souvent un sujet tabou. Dans un tel contexte, parler ouvertement des questions relevant de la sexualité demeure souvent difficile. Les aides-soignants eux-mêmes n’ont pas toujours, non plus, les mots pour en parler.

Aborder ouvertement le sujet de la sexualité peut permettre d’éviter bien des situations désagréables. 

Soins et sexualité

On observe ici un changement de mentalité, également abordé par la convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. La Convention prévoit notamment que les personnes handicapées disposent du droit à l’autonomie sexuelle. Garantir le respect envers l’autonomie, la plupart des soignants sont d’accord sur ce point.

Ce qui préoccupe davantage, c’est la question à savoir comment y parvenir. Bien évidemment, un soignant n’a pas la responsabilité de s’occuper de la vie sexuelle des patients. Toutefois, il assume la responsabilité de soutenir le patient dans son autonomie ainsi que de s’assurer que la frontière entre soins et sexualité ne soit pas franchie.

Dialogue respectueux

C’est pourquoi il est important que patients et soignants puissent parler ouvertement de la sexualité et aborder ensemble diverses possibilités. A cet égard, il est essentiel de porter attention au choix des mots ainsi qu’à la vie privée des patients. Le GIP (voir ci-dessus) a publié une liste de conseils à l’intention des soignants. La sexualité des personnes nécessitant des soins ne doit pas signifier une voie sans issue ; au contraire, il existe de nombreuses possibilités.

A titre d’exemple, la sphère privée du patient doit être respectée ; cela signifie qu’il est important de cogner à la porte avant d’entrer, ou encore de ne pas se présenter à une heure indue. Il est également possible d’aborder le sujet des moyens sexuels auxiliaires. En outre, les personnes handicapées ont la possibilité de faire appel à un service d’accompagnement sexuel (dont les frais sont à la charge du patient).

Formation et conseils sur le thème des soins et de la sexualité

Aujourd’hui, les formations en soins infirmiers consacrent une partie de leur enseignement aux besoins sexuels des personnes nécessitant des soins. D’ailleurs, les soignants doivent aussi participer régulièrement à des cours de formation continue dans ce domaine. En ce qui concerne les proches soignants, il serait également recommandé d’offrir des séminaires traitant de la façon de gérer la question relative à la sexualité.

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